BOOM

Le point macro

A ce jour, la reprise économique est toujours timide en Europe et aux Etats-Unis alors qu’elle bat son plein en Chine. Au cours des derniers jours, la Chine a publié des indicateurs portant sur l’activité dans les secteurs manufacturier et des services à un point haut de dix ans. Cette bonne performance de la Chine a déjà un effet positif immédiat sur le reste de l’Asie et devrait aussi aider les pays européens les plus proches commercialement de la Chine, comme l’Allemagne, dans la phase de reprise qui se dessine. Aux Etats-Unis, malgré la mise en place de nouvelles mesures de restriction pour faire face à la hausse des cas de Covid, les derniers chiffres portant sur le marché du travail sont plutôt rassurants. Pour la semaine allant au 28 novembre, les revendications hebdomadaires au chômage (qui sont le seul indicateur en temps réel pour suivre l’évolution du marché du travail outre-Atlantique) ont chuté à un point bas depuis l’éclatement de la pandémie à 712 000 contre 778 000 la semaine précédente. C’est évidemment toujours très élevé (à titre de comparaison, avant la crise, les revendications hebdomadaires étaient à 282 000) mais c’est un signe encourageant de rétablissement progressif de l’économie.

Le point technique

Sur le marché des changes, le maitre-mot est volatilité. On a observé un regain important de celle-ci, notamment sur les paires en EUR. Vous l’aurez noté, la paire phare du marché des changes, l’EUR/USD, a connu une forte envolée : +1,70% en variation hebdomadaire et +2,77% en variation mensuelle. On atteint même une hausse de +7,30% sur six mois. Résultat : la paire a allègrement franchi le seuil psychologique des 1,20 en début de semaine dernière et a même continué sa progression en direction des 1,22. De notre point de vue, l’évolution à moyen terme de l’EUR/USD semble plus refléter une dépréciation du dollar qu’un renforcement de l’euro. En effet, l’euro a été plutôt stable face au franc suisse et au dollar canadien par exemple. Un autre argument va dans ce sens : le taux de change effectif nominal de l’euro (c’est-à-dire face aux principaux partenaires commerciaux de la zone euro et qui est observé de près par la BCE) est actuellement à un niveau inférieur à celui de l’été, et ce malgré la dépréciation du dollar américain. Dernier argument : au regard du surplus persistant du compte courant de la zone euro, il est difficile de considérer que l’euro soit surévalué. Cela étant dit, il est également évident que la BCE ne verrait pas d’un bon œil une hausse trop importante et durable de l’EUR/USD, qui viendrait gripper la fragile reprise économique. On ne peut donc pas exclure une possible intervention, à minima « verbale », pour éviter que le cours ne parte trop à la hausse, d’où la nécessité de prendre des couvertures.

Les supports et résistances affichés ci-dessous indiquent respectivement les points bas et hauts au sein desquels les cours devraient évoluer dans le courant de la semaine.

 SUPPORTSHEBDORÉSISTANCES HEBDO
S2S1R1R2
EUR/USD1,17441,18541,22431,2500
EUR/GBP 0,86810,88150,91050,9220
EUR/CHF 1,06681,07481,09891,1000
EUR/CAD 1,54151,54811,57201,5800
EUR/JPY 122,87123,50127,15128,01

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Les annonces à suivre

Cette semaine, toute l’attention des cambistes se portera sur les banques centrales. La Banque du Canada ouvrira le bal demain, avec vraisemblablement un statu quo attendu en termes de politique monétaire. Le principal taux d’intérêt devrait demeurer à un plus bas historique, à 0,25%. Les attentes sont élevées concernant la réunion de la Banque Centrale Européenne (BCE). Depuis la conférence de Sintra en novembre dernier, les membres du Conseil des gouverneurs ont distillé maints indices confirmant que de nouvelles mesures de soutien sont sur la table et vont être annoncées le 10 décembre. Parmi les options retenues par les analystes : une extension du programme de rachats d’actifs pour lutter contre la pandémie (PEPP) potentiellement de douze mois, et/ou la mise en place de conditions plus favorables de refinancement à destination des banques de la zone euro afin de permettre que le crédit continue de soutenir la reprise économique. Cette dernière mesure, unanimement jugée comme efficace, aurait aussi pour avantage de soutenir le secteur bancaire alors qu’il va faire face dans les mois à venir à une hausse des prêts non performants, en lien avec l’augmentation des faillites. Toute référence évidemment à l’évolution du taux de change de l’euro, en lien avec la récente forte appréciation de la paire EUR/USD, sera scrutée de très près et pourrait causer un regain de volatilité sur le marché des changes.

Enfin, au niveau des vaccins, la FDA américaine (agence du médicament pour les Etats-Unis) doit approuver la commercialisation marketing du vaccin trouvé par Pfizer le 10 décembre, ce qui devrait permettre à la campagne de vaccination aux Etats-Unis de démarrer dès la fin de l’année pour les personnes les plus vulnérables et le personnel hospitalier. La combinaison entre de nouvelles mesures de soutien de la part des banques centrales et des annonces positives concernant la lutte contre la pandémie devrait créer un terreau favorable à l’augmentation de l’appétit au risque sur le forex cette semaine.

Vous trouverez ci-dessous les publications et événements qui devraient avoir un impact majeur sur l’évolution du cours des devises.

JOURHEUREPAYSINDICATEURA QUOI S'ATTENDRE ?
08/1211:00Indice ZEW du sentiment économique (Décembre)Hausse attendue à 41,7 contre 39,0 précédemment.
09/1216:00Réunion de la banque centraleMaintien des taux inchangés à 0,25%.
10/1213:45Réunion de la banque centraleLe consensus table sur de nouvelles mesures de soutien (ex : extension du PEPP et/ou conditions plus favorables pour les LTRO).

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