Chute libre

Le point macro

La volatilité était encore élevée la semaine dernière, particulièrement sur les paires en euro. L’EUR/USD affiche un recul de près de 8% depuis le début de l’année. Les cambistes réduisent leur exposition à la monnaie unique et se replient sur le dollar américain. Ce mouvement a de fortes chances de perdurer dans les semaines à venir. L’intensification de la pandémie en Europe fait craindre la mise en place de mesures plus strictes qui pourraient pénaliser l’activité économique au quatrième trimestre. Certains pays pourraient même connaître une contraction du PIB (Autriche et Allemagne, par exemple). Cela constitue un facteur baissier pour l’euro.

En France, le taux d’incidence a repassé au-dessus de 200. C’est une première depuis la fin du mois d’août. Le gouvernement fait le pari d’étendre la couverture vaccinale (ouverture de la troisième dose de vaccin pour tous depuis samedi dernier et obligation de la troisième dose à partir du 15 janvier prochain pour conserver le pass sanitaire). Des moyens supplémentaires vont être mis en œuvre également (ouverture de 300 nouveaux centres de vaccination à travers le pays, en plus des 1000 centres qui sont toujours opérationnels). Mais si la situation se dégrade encore dans les semaines à venir, d’autres mesures pourraient être prises (recours massif au télétravail, par exemple). Un nouveau confinement est exclu. Des mesures de soutien à l’activité pourraient être aussi envisagées, si nécessaire.

Aux Etats-Unis, la pandémie est sous contrôle, pour l’instant. Les bons indicateurs macroéconomiques ont été nombreux la semaine dernière. Les revendications hebdomadaires au chômage, qui permettent d’avoir une vision en temps réel du marché du travail américain, sont tombées à leur point bas depuis 1969. En outre, les dépenses personnelles ont augmenté de 1,3% sur un an en octobre. Les analystes s’attendent à un chiffre encore meilleur en novembre du fait du Black Friday. La consommation des ménages est toujours dynamique. Le seul point noir reste l’inflation. Le core PCE deflator, qui est la mesure préférée de l’inflation de la Réserve Fédérale américaine, a atteint 4,1% sur un an en octobre. C’est un niveau élevé qui pourrait inciter l’institution à accélérer le rythme du tapering. A l’heure actuelle, les rachats d’actifs sont réduits de 15 milliards de dollars par mois. Le marché anticipe une accélération autour de 20 milliards de dollars par mois, potentiellement dès le mois prochain, et trois hausses de taux en 2022. Ces anticipations exercent une influence immédiate sur l’évolution du taux de change du dollar américain. Mais il convient de garder à l’esprit qu’elles sont très fluctuantes. Rien ne garantit que la Réserve Fédérale américaine augmente à trois reprises son principal taux directeur l’an prochain. Cela nous parait peu crédible.

Enfin, le processus de durcissement monétaire se poursuit dans les économies émergentes. La semaine dernière, le gouverneur de la banque centrale polonaise a ouvert la porte à de nouvelles hausses de taux pour contrer une inflation qui a atteint 6,8% sur un an en octobre – largement au-dessus de la cible fixée à 3,5%. Les hausses de taux successives ne permettent cependant pas de soutenir la devise polonaise, le zloty (PLN). La paire EUR/PLN est en hausse de près de 2,3% sur les trois derniers mois. En période d’incertitude économique, les devises émergentes ont tendance à se déprécier face aux monnaies jugées plus stables (dollar américain, euro, franc suisse etc…).

Le point technique

Sur le marché des changes, l’euro a fini en ordre dispersé face à ses principales contreparties la semaine passée. Mais les tendances de fond restent intactes. La baisse de l’euro face au dollar américain devrait continuer. Celle-ci s’est accélérée ces dernières semaines avec une dépréciation de près de 2,8% en un mois. Les cambistes sont largement positionnés à la vente. Ils parient que le différentiel de politique monétaire entre la Réserve Fédérale américaine et la Banque Centrale Européenne, ainsi que la situation sur le front de la pandémie, vont désavantager la monnaie unique. Ce n’est certainement qu’une question de temps avant que le prochain support situé à 1,1118 ne soit testé. Ce sera peut-être le cas avant Noël.

Les supports et résistances affichés ci-dessous indiquent respectivement les points bas et hauts au sein desquels les cours devraient évoluer dans le courant de la semaine.

 SUPPORTSHEBDORÉSISTANCES HEBDO
S2S1R1R2
EUR/USD1,11001,11181,14141,1586
EUR/GBP 0,82820,83370,85940,8750
EUR/CHF 1,02861,03891,06001,0690
EUR/CAD 1,40711,41671,46001,4676
EUR/JPY 125,00126,44130,16131,70

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Les annonces à suivre

Cette semaine, l’évolution des chiffres de la pandémie en Europe va rester un point d’attention majeur des cambistes. Une dégradation de la situation risque d’aboutir à de nouvelles mesures de restrictions. Ce serait négatif pour l’euro. Aux Etats-Unis, les données de l’emploi américain pour le mois de novembre seront publiées vendredi 3 décembre. Des créations d’emplois en hausse pourraient renforcer les attentes concernant une accélération du tapering. Le consensus anticipe une augmentation à 550 000 et une baisse du taux de chômage à 4,5% de la population active. Ce serait positif pour le dollar américain.

Vous trouverez ci-dessous les publications et événements qui devraient avoir un impact majeur sur l’évolution du cours des devises.

JOURHEUREPAYSINDICATEURA QUOI S'ATTENDRE ?
29/1116:00Promesses de ventes de logements (Octobre)Hausse de 1,0% après une baisse de 2,3% le mois précédent.
30/1111:00IPC (Novembre)Le consensus table sur une hausse de 3,7% en novembre sur un an (précédent à 4,1%).
16:00Confiance des consommateurs du Conference Board (Novembre)Baisse à 111,8 contre 113,8 précédemment.
01/1214:15Rapport ADP sur l’emploi privé (Novembre)Le consensus table sur 460 000 créations d’emplois contre 571 000 en octobre (susceptible d’être révisé)
16:00PMI manufacturier de l’ISM (Novembre)Rebond prévu à 61,0 contre 60,8 précédemment.
03/1214:30Rapport sur l’emploi du Département du Travail (Novembre)Les créations d’emplois sont annoncées à 550 000 (en hausse) et le taux de chômage à 4,5% (en baisse).

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