Découplage

Le point macro

La reprise économique est en vue, mais elle est très différenciée selon les secteurs d’activité et les pays, et va prendre certainement beaucoup plus de temps que prévu. Les indicateurs de la semaine dernière ont une nouvelle fois confirmé le découplage important entre le secteur manufacturier, qui capitalise sur la reprise de la demande en Asie, et le secteur des services qui est toujours pénalisé par les mesures de restriction prises dans plusieurs pays. Ainsi, l’indice ISM manufacturier américain a atteint un plus haut niveau depuis le début de la pandémie, à 60.8 en février. Point intéressant : on observe une hausse généralisée, qui concerne à la fois les nouvelles commandes, la production et l’emploi. A l’inverse, on note un repli de l’activité dans les services le mois dernier, même si ce repli reste contenu, en lien avec l’imposition de nouvelles mesures de restrictions dans certains Etats américains. En Europe, le découplage est encore plus impressionnant du simple fait que de nombreux pays soient dans des situations de quasi-confinement, ce qui induit une contraction de l’activité marquée dans les services.

En outre, l’inflation en février a reflué en zone euro, même si cela n’a pas été suffisant pour mettre un terme aux inquiétudes des investisseurs concernant un bond de l’inflation qui pourrait forcer les banques centrales à normaliser plus rapidement que prévu leur politique monétaire. L’inflation sous-jacente (hors prix de l’énergie – qui est surveillée de très près par la Banque Centrale Européenne) a atteint 1,1% en février contre 1,4% en janvier. Cette baisse s’explique essentiellement par un repli des prix dans le secteur des services. Néanmoins, les inquiétudes perdurent concernant la trajectoire de l’inflation et il faudra que la Banque Centrale Européenne fasse preuve de détermination dans les mois à venir pour convaincre les marchés financiers de sa volonté de maintenir les taux bas aussi longtemps que possible.

Le point technique

Sur le marché des changes, il n’y a pas eu de rupture par rapport aux tendances des dernières semaines. L’EUR/USD reste dans une zone d’incertitude, à proximité des 1,20. En cas de renouveau des inquiétudes concernant la trajectoire économique en zone euro, ce qui n’est pas du tout exclu, nous pourrions de nouveau assister à une baisse de la paire en direction des 1,1810.
On remarquera également la progression continue de l’EUR/CHF (+1,25% en variation hebdomadaire et +2,5% en un mois). Le prochain test pour la paire se situe à 1,1214 à moyen terme. Notre objectif de fin d’année à 1,15 est tout à fait atteignable.

Enfin, comme nous l’indiquions la semaine dernière, l’EUR/GBP est désormais entré dans un canal baissier de long terme, qui s’explique du point de vue macroéconomique par le différentiel dans le processus de vaccination entre le Royaume-Uni et la zone euro. Depuis le début de l’année, la paire a perdu près de 4%. Alors qu’elle évoluait autour de 0.91, elle a reflué vers la zone des 0.86. A moyen terme, notre cible pour l’EUR/GBP se situe à 0.83.

Les supports et résistances affichés ci-dessous indiquent respectivement les points bas et hauts au sein desquels les cours devraient évoluer dans le courant de la semaine.

 SUPPORTSHEBDORÉSISTANCES HEBDO
S2S1R1R2
EUR/USD1,17541,18101,21891,2307
EUR/GBP 0,82620,84550,87550,8839
EUR/CHF 1,07361,08521,12141,1453
EUR/CAD 1,49621,50501,53291,5447
EUR/JPY 126,23127,42131,17133,65

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Les annonces à suivre

Le point d’orgue de la semaine sera la réunion de la Banque Centrale Européenne ce jeudi. Ce sera l’occasion pour l’institution de mettre à jour ses projections économiques pour les années à venir. Mais toute l’attention du marché des changes risque de se porter sur la conférence de presse de Christine Lagarde. L’enjeu est de taille pour l’ancienne patronne du FMI. Elle devra convaincre les opérateurs que la banque centrale se tient prête à intervenir, éventuellement en augmentant le rythme des rachats d’actifs (via le QE), pour éviter une flambée des taux sur le marché obligataire. L’exercice sera difficile donc il faut s’attendre à ce que les paires en euro connaissent un regain de volatilité jeudi après-midi, d’où l’importance de bien penser à opter pour des stratégies de couverture de change. Ajoutons à cela une embellie probable à venir sur le terrain de la vaccination puisque l’Agence européenne du médicament doit approuver la commercialisation du vaccin de Johnson & Johnson le 11 mars prochain. Il s’agit d’un vaccin révolutionnaire puisqu’il suffit d’une seule dose, contre deux doses pour les autres vaccins déjà sur le marché, afin d’être immunisé contre la Covid. Même s’il reste encore des incertitudes concernant le rythme de production, il s’agit en soi d’une très bonne nouvelle. Enfin, les élections au Bade-Wurtemberg et en Rhénanie-Palatinat (Allemagne) prévues ce dimanche viendront clore la semaine Il s’agit d’un test grandeur nature pour le parti de la chancelière allemande, la CDU, avant les élections générales qui sont prévues en septembre prochain. Selon les derniers sondages, la CDU est à ce stade quasi-assurée de conserver le pouvoir en Allemagne. Les électeurs plébiscitent la gestion de la crise par le gouvernement.

Vous trouverez ci-dessous les publications et événements qui devraient avoir un impact majeur sur l’évolution du cours des devises.

JOURHEUREPAYSINDICATEURA QUOI S'ATTENDRE ?
09/0300:50PIB au quatrième trimestre 2020Hausse attendue à 5% contre 3% précédemment.
10/0314:30IPC core (Février)Hausse à 0,2% en mensuel contre 0,1% précédemment.
16:00Réunion de la banque centralePolitique monétaire inchangée avec un taux directeur maintenu à 0,25%.
11/0313:45Réunion de la banque centraleLa BCE va devoir convaincre de sa capacité à intervenir si nécessaire pour contrer la hausse des rendements obligataires.
Non définiL’agence européenne du médicament doit rendre sa décision sur le vaccin Johnson & JohnsonUne décision favorable permettrait d’accélérer le déploiement de la vaccination en Europe. L’avantage de ce vaccin est qu’il ne nécessite qu’une seule dose contre deux pour les autres.

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