Des hauts et des bas

Le point macro

Les principaux banquiers centraux étaient réunis la semaine dernière à l’occasion de la conférence Sintra de la BCE et n’ont eu de cesse de marteler leur engagement à soutenir l’économie et les marchés financiers pour surmonter la nouvelle vague de la pandémie. Christine Lagarde a été la plus claire en donnant des indications précises sur les mesures que la BCE pourrait dévoiler lors de sa réunion de décembre, à savoir une extension probable jusqu’à fin 2021 de son programme de rachats d’actifs contre la pandémie (PEPP en jargon technique) et aussi des conditions plus souples de refinancement pour le secteur bancaire. Par exemple, on pourrait imaginer que la BCE permette aux banques de la zone euro de se refinancer à son guichet à taux négatif (disons -1%) pour une période de trois ans. Si une telle mesure était confirmée, cela permettrait de consolider le secteur bancaire alors qu’il risque de faire face à une hausse des prêts non performants du fait des faillites en série qui ne manqueront pas de survenir dans les mois à venir en lien avec le nouveau confinement. Celui-ci devrait d’ailleurs durer beaucoup plus longtemps que prévu dans la plupart des pays européens. La France a laissé entendre que d’importantes restrictions devraient perdurer au moins jusqu’aux fêtes de fin d’année. Il faudra notamment surveiller de près l’évolution de la situation aux Pays Bas dans les jours à venir puisque c’est le premier pays européen à devoir théoriquement engager un déconfinement, à partir du 19 novembre. Aux Etats-Unis, plusieurs Etats, comme le New Jersey, se referment également pour contrer la pandémie, renforçant au passage l’urgence de nouvelles mesures de soutien à l’économie. Pour autant, étant donné la situation politique à Washington, il est très peu probable qu’un nouveau plan de relance soit finalisé prochainement par le Congrès américain. Désormais, les experts de la politique américaine considère qu’un accord sur une nouvelle relance budgétaire ne pourrait être atteint, au plus tôt, qu’en début d’année prochaine. A court terme, un tel délai risque d’accentuer le décrochage économique et de fragiliser la reprise.

Le point technique

La semaine dernière, notre attention s’est portée spécialement sur deux paires : l’EUR/USD et l’EUR/GBP. Cette dernière paire a connu un petit sursaut de volatilité, comme nous l’avions prévu étant donné l’approche du Brexit. En milieu de semaine dernière, l’EUR/GBP a atteint un point bas de six mois à 0,8861 mais a par la suite de nouveau rallié la zone des 0,89-90. Beaucoup de nouvelles ont eu un impact sur le cross. Au troisième trimestre, le PIB britannique est resté inférieur de 9,7% par rapport à son niveau de fin 2019, ce qui en fait le pays européen le plus touché par la crise avec l’Espagne. L’impact à ce stade sur l’économie britannique est deux fois plus important qu’en France. Ajoutons également que les négociations à propos du Brexit piétinent, mais continuent cette semaine, et que de nombreux couacs au sein du gouvernement britannique tendent à confirmer une césure à l’œuvre au sein du parti au pouvoir sur la marche à suivre concernant le Brexit. Même si c’est difficilement faisable du point de vue politique, plusieurs voix plaident auprès de Boris Johnson pour qu’il demande une extension du délai de sortie de l’UE. En dépit de ces nombreux rebondissements, le scénario d’un accord commercial a minima reste toujours le plus plausible.

Du côté de la paire EUR/USD, la volatilité était aussi au rendez-vous avec un range de fluctuations de près de 170 pips et même une envolée au-dessus des 1,19. En variation hebdomadaire, la paire reste toutefois en négatif, essentiellement du fait des inquiétudes des cambistes concernant la trajectoire de l’économie européenne dans le contexte actuelle du confinement. Il faudra donc attendre avant d’avoir une éventuelle nouvelle tentative de la zone des 1,20 qui nous parait à ce stade peu crédible. En outre, le marché n’a pas encore pleinement intégré les mesures que risque de prendre la BCE en décembre et qui devraient avoir pour conséquence à court terme plutôt une baisse de l’EUR/USD. Pour l’instant, la paire devrait continuer d’évoluer dans la zone des 1,17-18 avec un maintien élevé de la volatilité.

Les supports et résistances affichés ci-dessous indiquent respectivement les points bas et hauts au sein desquels les cours devraient évoluer dans le courant de la semaine.

 SUPPORTSHEBDORÉSISTANCES HEBDO
S2S1R1R2
EUR/USD1,15011,16881,19761,2078
EUR/GBP 0,87650,88900,90850,9140
EUR/CHF 1,06261,06581,09001,0950
EUR/CAD 1,52661,53881,56871,5897
EUR/JPY 121,05121,90125,52126,00

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Les annonces à suivre

Cette semaine, le calendrier économique est plutôt réduit, avec juste quelques chiffres sans grande importance sur l’évolution des changes qui seront communiqués. On notera la publication de l’indice manufacturier de la Fed de Philadelphie ce jeudi, avant les ventes au détail au Royaume-Uni le lendemain. Il s’agit foncièrement d’une semaine de transition pour le forex avant les rendez-vous des banques centrales en décembre.

Vous trouverez ci-dessous les publications et événements qui devraient avoir un impact majeur sur l’évolution du cours des devises.

JOURHEUREPAYSINDICATEURA QUOI S'ATTENDRE ?
19/1114:30Indice manufacturier de la Fed de Philadelphie (Novembre)Consensus à 22,0 contre précédent à 32,3.
20/1108:00Ventes au détail (Oct)Hausse à 0,9% contre 0,5% précédemment.

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