Encore et toujours l’inflation

Le point macro

Nous vous avions prévenus, la thématique du mois de mai est l’inflation. Comme anticipé, l’indice des prix à la consommation (IPC) aux Etats-Unis en avril a connu un fort bond : +0,8% sur un mois (dont une hausse de +0,4% des prix alimentaires et de +10% du prix des véhicules automobiles d’occasion – la plus forte progression mensuelle depuis 1953) et +4,2% sur un an (ce qui est légèrement plus que le chiffre attendu par le consensus). Tout le monde y est allé de son commentaire. Parmi les plus farfelus : le fait que la hausse de l’inflation soit l’effet pervers direct de l’inondation de liquidités par la banque centrale américaine. Faisons le point. Le bond de l’inflation, qui était prévu par les économistes, s’explique essentiellement par trois facteurs : 1) la hausse des billets d’avion – qui reflète un retour à la normale pour le secteur aérien ; 2) la hausse des véhicules automobiles d’occasion en lien direct avec des difficultés temporaires au niveau de l’offre et 3) la hausse des salaires dans la restauration qui est répercutée dans les prix aux clients comme nous le mentionnons la semaine dernière pour l’industrie. Selon toute vraisemblance, même si l’inflation a de fortes de chances de rester élevée dans le cadre du processus de réouverture économique qui a été enclenché, nous ne sommes néanmoins pas face à un nouveau cycle inflationniste. Au contraire, nous devrions revenir à un cycle désinflationniste d’ici 2022-23, comme ce fut le cas avant la pandémie. Ce qu’il est important de comprendre c’est que le bond de l’inflation, tant qu’il est considéré comme transitoire par les banques centrales (et c’est également notre avis comme vous l’aurez compris), n’engendrera pas de changement au niveau de la politique monétaire. Les taux vont rester durablement à des niveaux planchers et même si on peut envisager quelques ajustements au niveau du rythme des rachats d’actifs, les politiques de quantitative easing vont perdurer des deux côtés de l’Atlantique pour encore très longtemps. Le débat sur la nature de l’inflation (hausse transitoire ou hausse durable) risque d’être un marqueur encore très important dans les mois à venir sur les marchés financiers, y compris sur le marché des changes. Il faudra donc s’attendre à ce que les prochains chiffres de l’inflation (à la fois l’indice des prix à la consommation mais aussi l’indice des prix à la production) soient scrutés d’aussi près par les cambistes que les chiffres du chômage et de l’emploi. Bien que la volatilité demeure encore très faible sur le marché des devises, on ne peut pas exclure des sursauts temporaires de volatilité à la faveur de la publication de ces chiffres à court terme.

Le point technique

Au niveau des devises, l’EUR/USD a amorcé une légère consolidation au cours des dernières séances (avec une variation hebdomadaire négative à -0,46%). En l’absence de catalyseur, la paire ne devrait pas être en mesure pour le moment de franchir le seuil psychologique des 1,22 qui pourrait ouvrir ensuite la porte aux 1,23. Selon nous, la baisse généralisée du dollar américain, qui a lieu actuellement, n’est cependant pas certaine de perdurer d’ici la fin de l’année. D’où la nécessité de bien prévoir une stratégie de couverture du change si vous êtes exposés au niveau de l’EUR/USD.

L’autre paire que nous avons surveillée de près au cours de ces dernières séances est l’EUR/JPY. L’euro continue sa forte progression : +0,22% sur une semaine et +1,44% sur un mois. La paire évolue toujours autour de la zone des 132,55 qui correspond au niveau de retracement de Fibonacci de 78,6%. Nous tablons toujours sur un retour vers les points hauts d’avril et de septembre 2018 autour des 133,13-49.

Les supports et résistances affichés ci-dessous indiquent respectivement les points bas et hauts au sein desquels les cours devraient évoluer dans le courant de la semaine.

 SUPPORTSHEBDORÉSISTANCES HEBDO
S2S1R1R2
EUR/USD1,19211,20431,22931,2349
EUR/GBP 0,84930,85860,87330,8771
EUR/CHF 1,08041,08871,10521,1135
EUR/CAD 1,43611,45541,49391,5132
EUR/JPY 129,36130,56132,94133,13

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Les annonces à suivre

Cette semaine sera encore marquée par l’inflation. La hausse des prix n’est pas uniquement une histoire américaine. C’est également une histoire européenne. Selon le consensus, l’IPC devrait atteindre 1,6% en avril en variation annuelle – essentiellement sous l’effet de phénomènes transitoires en lien avec la réouverture économique. On est toutefois très loin des niveaux atteints outre-Atlantique. Il est donc probable que le marché prête un peu moins attention à ce chiffre qu’à l’IPC américain la semaine passée. On notera également la publication du PMI manufacturier allemand pour le mois de mai qui devrait rester à un niveau élevé (66,0 selon les attentes), confirmant que cette crise est très atypique. Elle n’a quasiment pas pénalisé le secteur manufacturier, contrairement à toutes les autres récessions.

Vous trouverez ci-dessous les publications et événements qui devraient avoir un impact majeur sur l’évolution du cours des devises.

JOURHEUREPAYSINDICATEURA QUOI S'ATTENDRE ?
18/0501:50PIB trimestriel (T1)Nouveau repli attendu à -1,2%.
19/0511:00IPC annuel (Avril)Le consensus table sur un bond à 1,6% en variation annuelle contre 1,3% précédemment
19/0520:00Compte-rendu de la dernière réunion du FOMCL’attention se portera essentiellement sur le diagnostic concernant la trajectoire de l’inflation – aucune surprise à attendre.
20/0514:30Revendications hebdomadaires au chômagePrécédent à 473k.
21/0509:30PMI manufacturier (Mai)Niveau toujours très élevé à 66,0 selon le consensus.

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