Le marché des devises à l’heure américaine

Sur le front économique, le ralentissement d’activité en lien avec la mise en place de nouvelles mesures de restriction est de plus en plus perceptible. Ainsi, sur la semaine passée, ce ne sont pas moins d’1,3 million d’américains qui se sont inscrits pour bénéficier de l’allocation-chômage. À titre de comparaison, ce serait comme si l’ensemble de la population de Dallas (Texas) perdait son emploi en l’espace d’une semaine. Tout indique désormais que la reprise économique des deux côtés de l’Atlantique va être lente et poussive, nécessitant un soutien de la part des Etats et des banques centrales sur la très longue durée.

L’autre actualité a trait à l’élection présidentielle américaine. Au niveau national, le candidat démocrate Biden fait toujours la course en tête, avec un écart qui va de +9 points à +16 points en fonction des sondages. Le premier débat présidentiel sur les trois prévus a peu changé la donne, confortant simplement l’avance du démocrate, avec un gain en moyenne de 1,5 point entre les sondages conduits avant le débat et ceux conduits après. Toutefois, rien n’est gagné d’avance. Il faut en effet garder en tête les spécificités du scrutin présidentiel aux Etats-Unis. Le président nouvellement élu n’a pas pour obligation de remporter le vote au niveau national, mais doit impérativement le remporter au niveau du collège électoral qui est constitué d’un groupe restreint d’électeurs désignés pour choisir le prochain président américain. Cela implique de remporter certains Etats clés, comme la Floride qui représente 29 grands électeurs au collège électoral. Le dernier sondage pour Suffolk/USA Today publié en fin de semaine dernière et portant sur la période du 01/10 au 04/10 souligne clairement que les jeux sont encore ouverts. Le sondage place Biden et Trump au coude-à-coude en Floride, à 45% d’intentions de vote, avec une marge d’erreur de plus ou moins 4 points. Si Biden parvient à remporter la Floride, il a de fortes chances de pouvoir remporter le collège électoral. A l’inverse, s’il perd, ce sera beaucoup plus compliqué pour qu’il puisse accéder à la présidence des Etats-Unis.

Au niveau du marché des changes, la paire phare EUR/USD continue d’évoluer dans un range très étroit compris entre 1,17 et 1,18. Le marché est globalement attentiste dans l’attente de la présidentielle américaine qui sera un facteur majeur de volatilité pour la paire. On constate également une baisse des volumes ce qui n’est pas surprenant étant donné le contexte. L’analyse technique confirme le biais baissier mais, pour l’instant, il n’y a aucun signal fort sur le cross. Il faudrait une cassure du support situé à 1,1630 pour avoir une accélération de la baisse.

De son côté, l’euro affichait la semaine passée un repli de 0,40% face au dollar canadien. A noter que le Canada a annoncé que la mise en place d’un taux d’intérêt négatif restait une option. Si cela était le cas, il faudrait s’attendre à un mouvement baissier sur le CAD. Dans l’immédiat, le champ de bataille à peu changé par rapport à la semaine dernière, avec une paire qui reste coincée entre son support à 1,5518 et son point pivot à 1,5629.

Les supports et résistances affichés ci-dessous indiquent respectivement les points bas et hauts au sein desquels les cours devraient évoluer dans le courant de la semaine.

En temps normal, cette semaine aurait dû être de nouveau consacrée à la présidentielle américaine puisqu’un deuxième débat entre les prétendants à la Maison Blanche devait initialement avoir lieu le 15 octobre. Ce débat a été repoussé au 22 octobre, étant donné la situation sur le plan sanitaire et les récents déboires de santé du président Trump. L’attention des cambistes se portera donc essentiellement sur le calendrier économique. Nous aurons de nouveaux indicateurs portant sur le mois d’octobre, particulièrement l’indice ZEW du sentiment économique en Allemagne. Là encore, le consensus table sur une légère baisse qui reflète les inquiétudes croissantes des agents économiques (chefs d’entreprise, ménages et investisseurs) sur le déroulé de la situation économique dans les prochaines semaines et prochains mois. Plus à la marge, l’indice manufacturier de la Fed de Philadelphie sera aussi à surveiller.

Vous trouverez ci-dessous les publications et événements qui devraient avoir un impact majeur sur l’évolution du cours des devises.

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