Le mot de l’année : inflation

Le point macro

Comme la semaine dernière, l’évolution de l’inflation a été au premier plan des préoccupations. Les opérateurs des marchés financiers craignent que le plan de relance de l’administration Biden (pour un montant en négociation de 1900 milliards d’euros) et le rebond fort de la consommation des ménages une fois les mesures de restrictions levées ne conduisent à une progression importante de l’inflation dans les mois à venir. Ce scénario est validé par les économistes qui prévoient que l’inflation aux Etats-Unis risque de dépasser temporairement la cible de la banque centrale américaine, située à 2%, au cours du deuxième ou du troisième trimestre de cette année. Lors de son audition devant le Congrès américain, J. Powell a tenté de rassurer les marchés en réaffirmant qu’une hausse temporaire de l’inflation ne va pas entrainer de changement de la politique monétaire.

Cependant, la question du retour de l’inflation n’est désormais plus seulement une histoire américaine. Les investisseurs craignent que les espoirs de plus en plus solides de reprise économique et de rebond de l’inflation n’entrainent un durcissement non souhaité des conditions financières en zone euro, ce qui pourrait nuire à la capacité des Etats et des entreprises de la zone euro à se refinancer à bas coût sur les marchés financiers. Il est évident que les évolutions récentes constatées inquiètent de plus en plus la Banque Centrale Européenne. Il y a quelques jours de cela, Christine Lagarde a clairement indiqué surveiller de près l’évolution des taux sur le marché obligataire européen. Si les conditions de financement venaient à se dégrader durablement, la Banque Centrale Européenne pourrait être contrainte d’intervenir. La bonne nouvelle, c’est qu’elle dispose d’une panoplie d’outils efficaces pour tenter de maintenir les taux bas, au premier chef son programme de rachats d’actifs. Nous sommes dans une période charnière pour la reprise économique. Les banques centrales vont devoir convaincre de leur capacité à endiguer tout sursaut durable de l’inflation.

Le point technique

Pour l’instant, les craintes de retour de l’inflation ont eu un impact marginal sur l’évolution des taux de change. Cela s’est seulement traduit ces dernières séances par une baisse de l’appétit au risque qui a surtout désavantagé les monnaies émergentes. Les monnaies des pays développés, à l’exception du dollar canadien qui réagit fortement aux à-coups du marché obligataire des Etats-Unis, restent, pour le moment, à l’abri de ces préoccupations. Pour preuve, l’euro a affiché une excellente performance face à certaines valeurs refuges, notamment le franc suisse et le yen japonais. La paire EUR/CHF a franchi allègrement le seuil psychologique des 1,10 pour même atteindre un point haut en variation hebdomadaire proche de 1,11. Cette forte progression de la paire sur une période si courte ouvre la porte à une consolidation à court terme autour des 1,09-1,10. L’euro a également affiché une bonne performance face au yen japonais, avec une hausse de près de 0,8% en variation hebdomadaire. Enfin, on notera aussi une progression de la monnaie unique face au dollar américain, mais d’amplitude plus faible (+0,30% sur une semaine). Du point de vue de l’analyse technique, le prochain seuil à surveiller à la hausse est la résistance à 1,2250.

Les supports et résistances affichés ci-dessous indiquent respectivement les points bas et hauts au sein desquels les cours devraient évoluer dans le courant de la semaine.

 SUPPORTSHEBDORÉSISTANCES HEBDO
S2S1R1R2
EUR/USD1,18111,19571,22501,2396
EUR/GBP 0,85670,86100,88010,8915
EUR/CHF 1,07561,08101,10501,1100
EUR/CAD 1,51021,52111,54291,5538
EUR/JPY 124,96126,36129,50130,55

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Les annonces à suivre

Cette semaine, il faudra évidemment encore regarder de près ce qui se passe sur le marché obligataire. On ne peut pas exclure que si les craintes inflationnistes persistent, cela finisse aussi par se répercuter sur les principales paires de devises. Plusieurs statistiques américaines sont également prévues, ce qui devrait permettre d’avoir un meilleur panorama de l’état actuel de l’économie américaine. Le point d’orgue de la semaine sera évidemment l’emploi américain. Grâce à l’accélération du processus de vaccination et à la levée progressive de certaines restrictions depuis fin janvier, l’économie américaine devrait connaître un bond des créations d’emplois au cours du mois de février, à 110 000 selon le consensus. Le taux de chômage est prévu stable, à 6,3% de la population active. Même si ces chiffres positifs sont confirmés, il reste encore un long chemin avant d’effacer les stigmates de la crise. Les économistes anticipent que ce n’est que vers le quatrième trimestre de cette année que l’économie américaine pourrait avoir retrouvé son niveau d’avant-crise.

Vous trouverez ci-dessous les publications et événements qui devraient avoir un impact majeur sur l’évolution du cours des devises.

JOURHEUREPAYSINDICATEURA QUOI S'ATTENDRE ?
01/0309:55PMI manufacturier (Février)L’indice est attendu en nette baisse, à 52,9, mais toujours en territoire d’expansion.
16:00Indice PMI manufacturier de l’ISM (Février)Le secteur manufacturier américain continue de profiter de la reprise chinoise, avec un indice à un niveau très élevé à 58,6 le mois dernier.
02/0311:00IPC annuel (Février)L’inflation est de nouveau attendue en recul à 0,5% après un saut précédemment à 0,9%.
03/0314:15Créations d’emplois non agricoles ADP (Février)125 000 créations d’emplois sont attendues par le consensus contre 174 000 précédemment.
16:00Indice PMI non manufacturier de l’ISM (Février)Le secteur des services profite de la rapide campagne de vaccination aux Etats-Unis. L’indice est prévu à 58,5 en février.
05/0314:30Rapport sur l’emploi (Février)Ce sera le point d’orgue de la semaine. Les économistes tablent sur un bond des créations d’emplois à 110 000 et un taux de chômage stable à 6,3%.

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