Pas (encore) fini

Le point macro

Un vent certain d’optimisme règne dans la plupart des pays développés. Pour autant, l’horizon sur le plan sanitaire s’obscurcit un peu. En Asie, le variant delta (qui est 60% plus contagieux que le variant anglais selon les données britanniques) entraine la mise en place de nouvelles restrictions dans plusieurs pays et l’Organisation Mondiale de la Santé a émis une alerte invitant toutes les personnes vaccinées à continuer de porter des masques de protection. Même si les services hospitaliers sont loin d’être en situation de saturation dans les pays riches, la plus grande prudence est nécessaire concernant l’évolution des variants. En Europe, certains pays prennent déjà de nouvelles mesures. La semaine dernière, l’Irlande a rendu obligatoire la vaccination pour pouvoir aller dans les restaurants et les bars en intérieur, comme c’est déjà le cas en Autriche, au Danemark, en Israël et à Moscou. Des mesures similaires pourraient être prises en France dans les semaines à venir en fonction de l’évolution sur le front sanitaire (pour l’instant, le variant delta représente uniquement 20% des nouveaux cas de Covid contre 10% il y a une semaine de cela. Etant donné sa propagation très rapide, il risque d’être majoritaire dans les semaines à venir dans l’Hexagone).

Ce qui est frappant, c’est le contraste entre les inquiétudes concernant le variant delta (surtout exprimées par les scientifiques et une minorité de responsables politiques) et la confiance élevée des consommateurs qui est perceptible des deux côtés de l’Atlantique depuis deux mois. Au cours des derniers jours, plusieurs statistiques américaines et européennes ont confirmé un net bond de la confiance des consommateurs en juin. En zone euro, l’indice du sentiment économique s’inscrit à un point haut…de vingt et un an ! En France, le moral des ménages est également très bien orienté, atteignant son plus haut niveau depuis 15 mois et le début des restrictions sanitaires contre la Covid dans le pays selon l’estimation de l’INSEE. On observe la même tendance aux Etats-Unis : l’indice de confiance du consommateur du Conference Board est à un point haut depuis le début de la crise sanitaire, à 127,3 en juin. Même la hausse des anticipations d’inflation (qui est un réel problème macroéconomique aux Etats-Unis et complique la tâche de la Réserve Fédérale) ne semble pas avoir un impact réel sur la confiance des ménages. Nous sommes entrés dans une période d’optimisme élevée qui a de fortes chances de perdurer pendant au moins tout l’été. La suite va dépendre de la capacité des Etats à éviter de nouvelles mesures de restriction plus strictes si le delta variant venait à se répandre davantage et également de l’évolution du chômage.

A ce sujet, les derniers chiffres américains sont, sans surprise, positifs. Les créations d’emplois en juin ont atteint 692 000 selon l’enquête ADP (c’est un peu moins qu’en mai et en avril mais la tendance reste bonne) et 850 000 selon le rapport NFP (ce qui est supérieur au consensus de 680 000). Surtout, ces créations d’emplois ont lieu dans tous les secteurs d’activité (particulièrement ceux durement touchés par la pandémie comme les fournisseurs de services et les loisirs) et pour toute les tailles d’entreprises. On reste donc sans conteste sur un marché du travail robuste. Notons toutefois que les distorsions observées sur le marché de l’emploi américain, en lien avec la pandémie, perdurent. Ainsi, les offres d’emplois record ne réussissent pas à attirer les travailleurs aussi vite que prévu. Les personnes démissionnent davantage en se disant qu’elles retrouveront un emploi, mais celles au chômage reprennent moins un job que d’habitude. Selon toute vraisemblance, ces distorsions pourraient perdurer encore plusieurs mois.

Le point technique

Sur le marché des changes, la volatilité au niveau des paires du G10 (les dix principales monnaies échangées au niveau mondial) reste particulièrement basse et cela ne devrait pas changer dans l’immédiat tant que les statistiques confirment le scénario d’un fort rebond économique mondial et tant qu’il n’y a pas de remous au niveau de la sphère politique.

Le dollar reste toujours recherché par les cambistes du fait des anticipations concernant un possible durcissement de la politique monétaire de la Réserve Fédérale. C’est ce qui explique pourquoi l’euro s’est effondré la semaine dernière à un point bas de trois mois, à 1,1820. En l’espace d’un mois, la paire EUR/USD a perdu près de 2,8% et tout indique que la baisse n’est pas encore terminée. L’analyse technique fixe un objectif à court terme à la paire à 1,1792.

En l’absence d’aversion au risque, la paire EUR/CHF est quasiment atone. Il y a quelques jours de cela, la Banque Nationale Suisse a communiqué à propos de ses interventions sur les changes au deuxième trimestre. Les interventions ont chuté à 296 millions de CHF – soit le plus bas niveau depuis un an. Nous nous attendons à ce que la paire continue d’évoluer à moyen terme dans son range des trois derniers mois, entre 1,09 et 1,11.

Les supports et résistances affichés ci-dessous indiquent respectivement les points bas et hauts au sein desquels les cours devraient évoluer dans le courant de la semaine.

 SUPPORTSHEBDORÉSISTANCES HEBDO
S2S1R1R2
EUR/USD1,16641,17921,19911,2047
EUR/GBP 0,84050,84290,86260,8653
EUR/CHF 1,08381,08931,10021,1057
EUR/CAD 1,43201,45501,47841,4892
EUR/JPY 129,00130,62133,27134,31

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Les annonces à suivre

Cette semaine ne devrait pas réserver beaucoup de surprises sur le plan macroéconomique. Nous devrions essentiellement avoir confirmation des grandes tendances dont certaines ont déjà été esquissées plus haut. Parmi les chiffres à surveiller, il y aura le ZEW allemand et l’ISM manufacturier (mardi), le rapport JOLTS pour les Etats-Unis (mercredi) et enfin la production manufacturière britannique (vendredi). Il faudra également surveiller d’un peu plus près que lors des semaines précédentes l’évolution du variant delta et les éventuelles nouvelles mesures de restriction qui pourraient être mises en œuvre, ici et là.

Vous trouverez ci-dessous les publications et événements qui devraient avoir un impact majeur sur l’évolution du cours des devises.

JOURHEUREPAYSINDICATEURA QUOI S'ATTENDRE ?
06/0711:00Indice ZEW du sentiment économique (Juillet)Nouvelle hausse attendue par le consensus à 86,0 contre 79,8 précédemment.
16:00Indice ISM non manufacturier (Juin)Toujours largement en territoire d’expansion, à 63,3.
07/0716:00Rapport JOLTS sur les nouvelles offres d’emploi (Mai)Il s’agit d’un indicateur en décalage avec le cycle mais qui est de plus en plus commenté en cette phase de réouverture. Le consensus table sur 8,300M contre 9,286M précédemment.
09/0708:00Production manufacturière (Mai)Précédent à -0,3% en variation mensuelle.

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