Risque politique et risque monétaire

Le point macro

D’abord les bonnes nouvelles sur le front économique avec la publication au cours des derniers jours de plusieurs statistiques en Europe qui confirment un léger redressement de l’activité. En Allemagne, l’indice ZEW du sentiment économique a atteint un plus haut niveau depuis quatre mois (à 61,8 en janvier) tandis qu’en France, la conjoncture économique résiste plutôt bien au contexte sanitaire. Le climat des affaires a progressé dernièrement dans la plupart des secteurs d’activité, en particulier dans l’industrie. Deux exceptions toutefois : les transports et l’hôtellerie-restauration, pour des raisons évidentes. Malgré la résurgence du risque politique en Europe (avec la mise en danger du gouvernement Conte en Italie et la démission du gouvernement aux Pays-Bas), aucune tension particulière n’est apparue sur le marché des changes. Le fait que la Banque Centrale Européenne soit toujours là pour s’assurer que les conditions de financement restent accommodantes, comme ce fut rappelé jeudi dernier par Christine Lagarde, empêche toute hausse durable de l’aversion au risque.

Sur le front de la pandémie, il apparait de plus en plus évident que des mesures plus strictes vont devoir être prises en Europe, particulièrement pour contenir le variant anglais. Cependant, la perspective d’un choc négatif sur l’activité au premier trimestre a déjà été intégré par le marché. La mauvaise nouvelle, ce serait d’avoir un choc plus durable qu’anticipé, qui nuise à la reprise au deuxième trimestre. Ce scénario n’est en revanche pas intégré dans les prix. Tout dépendra de la rapidité du processus de vaccination, et également de l’efficacité des mesures de distanciation sociale à empêcher une propagation importante des nouveaux variants. A ce stade, personne n’est en mesure de savoir ce qui va se passer sur le plan sanitaire. Il convient donc d’être prudent.

Le point technique

Sur le marché des changes, les volumes échangés étaient plutôt faibles la semaine passée, notamment en lien avec le jour férié aux Etats-Unis. On notera que la volatilité reste toujours contenue au niveau des taux de change des pays développés, à l’inverse de ce qui se passe pour les taux de change des pays émergents. La volatilité implicite à un mois pour les devises des pays émergents est même supérieure à sa moyenne de long terme. Cela reflète en grande partie un fort interventionnisme des banques centrales des pays émergents (intervention directe sur les changes en Israël, intervention de la banque centrale polonaise pour freiner la hausse du zloty et forte progression des réserves de change en Asie qui est un signe clair d’interventionnisme des autorités). Du côté des pays développés, comme les banques centrales sont en mode pilotage automatique, au moins jusqu’à la fin du deuxième trimestre, la volatilité est moindre.

La paire phare du marché des devises, l’EUR/USD, affiche une performance positive en variation hebdomadaire. A court terme, il est probable que la consolidation se poursuive, après avoir atteint son pic à 1,2355 il y a quelques semaines de cela. Si on s’intéresse au positionnement des traders, on observe plusieurs similarités avec début 2018. A l’époque, l’EUR avait connu aussi une importante hausse face au dollar américain, se rapprochant des niveaux atteints début janvier cette année, avant de chuter de près de 10% au cours du reste de l’année 2018. Cela ne signifie pas que le même schéma va se reproduire en 2021, mais cela invite en revanche à la prudence concernant les perspectives d’évolution de la paire. D’où l’importance d’avoir recours à une bonne couverture de change.

Au niveau de la paire EUR/GBP, il y a eu un peu de mouvements. La livre sterling a atteint un point haut de huit mois face à l’euro, avec une paire atteignant 0,8833, avant de perdre du terrain. C’est la quatrième fois que la paire bute sur la zone située entre 0,8830-8865. Rien à attendre à court terme au niveau de la politique monétaire. Comme c’est le cas avec la Banque Centrale Européenne, la Banque d’Angleterre ne devrait pas modifier sa politique monétaire lors de sa réunion prévue le 4 février prochain. L’enveloppe de 150 milliards de GBP déployée pour 2021 devrait être suffisante pour remplir ses objectifs.

Un mot final concernant l’EUR/CAD qui a connu une performance positive en variation hebdomadaire. La paire a toutefois peu réagi à la réunion de politique monétaire de la Banque Centrale du Canada qui s’est évertuée à maintenir les taux inchangés à 0,25% et à poursuivre le programme de rachats d’actifs à hauteur de 4 milliards de CAD par semaine. On remarquera toutefois un vent d’optimisme du côté de la banque centrale concernant le retour à la normale du point de vue économique grâce au programme de vaccination.

Les supports et résistances affichés ci-dessous indiquent respectivement les points bas et hauts au sein desquels les cours devraient évoluer dans le courant de la semaine.

 SUPPORTSHEBDORÉSISTANCES HEBDO
S2S1R1R2
EUR/USD1,19421,20981,23161,2411
EUR/GBP 0,87590,88230,91010,9272
EUR/CHF 1,06041,06951,08751,0966
EUR/CAD 1,51801,52801,56921,5948
EUR/JPY 124,26124,85127,71129,44

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Les annonces à suivre

Cette semaine, l’attention va essentiellement se porter sur la réunion de la Réserve Fédérale américaine qui consistera simplement en un exercice de communication pour J. Powell. Là encore, aucun changement au niveau de la politique monétaire n’est attendu. La banque centrale continue de soutenir la reprise de l’activité économique, comme le prouve l’évolution de son bilan. En décembre dernier, le bilan a augmenté d’un montant inédit de 141 milliards USD. A ce jour, il atteint plus de 7000 milliards USD.

Vous trouverez ci-dessous les publications et événements qui devraient avoir un impact majeur sur l’évolution du cours des devises.

JOURHEUREPAYSINDICATEURA QUOI S'ATTENDRE ?
25/0110:00Indice IFO du climat des affaires (Janvier)Consensus à 90,0 contre 92,1 précédemment.
26/0116:00Confiance des consommateurs du Conference Board (Janvier)Légère hausse attendue par les analystes à 89,0 contre 88,6 précédemment.
27/0120:00Décision de politique monétaireStatu quo attendu par le marché.

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