Souviens-toi…l’été dernier

Le point macro

En matière de pandémie, les étés 2020 et 2021 se ressemblent étrangement : le nombre de nouveaux cas de Covid repart à la hausse chez les jeunes, la Floride (Etats-Unis) et la Catalogne (Espagne) inquiètent de nouveau les spécialistes, des foyers de contamination apparaissent dans les discothèques et l’Australie est de nouveau confinée. Dans le détail, en France, ce sont les 20-29 ans qui font repartir l’épidémie à la hausse – ce qui pourrait aboutir à l’annonce de nouvelles mesures de contrôle de la pandémie dès cette semaine, notamment au niveau des frontières. Le variant delta, qui inquiète les autorités, est en passe de devenir dominant dans l’Hexagone. Il représente désormais 40% des nouveaux cas contre environ 20% il y a une semaine de cela, et 10% il y a quinze jours de cela. Il y a fort à parier qu’il dépassera le seuil de 50% des nouveaux cas dans les jours à venir. Notons également que la pandémie connait une très forte résurgence en Catalogne, et plus particulièrement à Barcelone, comme ce fut le cas en juillet 2020 du fait de l’arrivée massive de touristes. Enfin, la saison des confinements a repris pour les grandes métropoles australiennes (ici, c’est l’été mais là-bas, c’est l’hiver). Un confinement d’au moins trois semaines a été mis en place à Sydney où s’applique une politique « zéro covid » (c’est-à-dire mise en place d’un confinement dès que de nouveaux cas sont identifiés). A titre de comparaison, en 2020, le confinement avait duré près de quatre mois à Melbourne (la deuxième plus grande ville du pays). La seule différence notable par rapport à l’été dernier, c’est que nous avons trouvé un vaccin et que, dans les pays développés, la vaccination a connu un bond impressionnant au printemps – même si désormais on constate une décélération du rythme de la vaccination. Bien qu’on ne puisse pas exclure le retour de restrictions au cas par cas à l’automne, il est toutefois vraisemblable que les confinements stricts du troisième et quatrième trimestres 2020 appartiennent au passé grâce à la vaccination et aux miracles de la science.

Dit autrement, même si la pandémie et les variants restent un risque certain pour la santé des plus vulnérables, il est peu vraisemblable qu’ils fassent dérailler significativement la reprise économique qui est perceptible dans les pays développés depuis déjà plusieurs mois. Les dernières statistiques publiées la semaine dernière (indicateurs PMI dans plusieurs pays européens, commandes à l’industrie en Allemagne ou encore indice ZEW) ont toutes corroborées le fait que la reprise est ferme, notamment soutenue par une demande solide et un niveau de chômage contenu par rapport aux précédentes crises. Nul besoin d’être économiste d’ailleurs pour s’en rendre compte. Il suffit de se promener dans la rue pour réaliser que les populations souhaitent profiter de la vie et consommer. Bref, reprendre un semblant de vie normale.

En revanche, les disruptions au niveau de l’offre persistent. C’est ce qui explique la forte hausse du coût du transport maritime. Selon les chiffres dévoilés par le Wall Street Journal la semaine passée, le coût moyen pour transporter un conteneur standard de 40 pieds a été multiplié par quatre sur un an, pour atteindre début juillet la somme astronomique de 8399 dollars. Si on se projette sur un horizon temps encore plus réduit, la hausse est tout aussi spectaculaire : le prix moyen a connu un bond de 53,5% depuis la première semaine de mai 2021. A court et à moyen terme, les disruptions au niveau de l’offre vont continuer à alimenter une tension sur les prix, particulièrement aux Etats-Unis, ce qui risque de renforcer les discussions à propos du tapering de la Réserve Fédérale américaine.

Le point technique

Sur le marché des changes, les volumes échangés en début de semaine dernière étaient très faibles du fait de la fête nationale américaine et de l’arrivée de la saison des vacances qui se traduit invariablement par une réduction du nombre de cambistes opérant sur le marché. Cela n’a pas empêché l’EUR/USD de connaitre quelques remous. La paire a atteint un point bas de trois mois à 1,1785 jeudi dernier dans les échanges asiatiques. Du point de vue de l’analyse technique, la tendance reste toujours négative pour l’euro. Le prochain support à surveiller se situe à 1,1735. Une cassure de ce niveau ouvrirait la porte aux 1,16 à moyen terme.

La paire EUR/CHF, qui est pourtant connue pour sa stabilité depuis plusieurs trimestres, a également connu quelques remous. La paire s’est effondrée lors de la séance de jeudi dernier à un point bas de quatre mois à 1,0820. Maintenant que la Banque Centrale Européenne (BCE) a modifié son objectif d’inflation (le faisant passer à 2% contre inférieur mais proche de 2% précédemment), la Banque Nationale Suisse a l’objectif d’inflation le plus bas parmi les principales banques centrales (inflation inférieure à 2%). Cela risque d’accentuer la pression haussière sur le franc suisse à moyen terme. En tout cas, c’est la seule explication rationnelle pour justifier les mouvements observés sur l’EUR/CHF ces dernières séances.

Même dans les périodes de regain de volatilité et de mouvements un peu erratiques, certaines choses ne changent pas. Comme lors des dernières semaines, la volatilité est faible sur la paire EUR/GBP qui reste toujours dans son range de fluctuations des trois derniers mois compris entre 0,85 et 0,87.

Les supports et résistances affichés ci-dessous indiquent respectivement les points bas et hauts au sein desquels les cours devraient évoluer dans le courant de la semaine.

 SUPPORTSHEBDORÉSISTANCES HEBDO
S2S1R1R2
EUR/USD1,16641,17351,19381,2010
EUR/GBP 0,84290,84790,86390,8692
EUR/CHF 1,07381,08001,09681,1010
EUR/CAD 1,45091,45671,49911,5020
EUR/JPY 128,50129,00132,35132,97

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Les annonces à suivre

Cette semaine sera pour ainsi dire essentiellement consacrée à l’inflation avec plusieurs chiffres prévus à l’agenda : indice des prix à la consommation et indice des prix à la production aux Etats-Unis (respectivement mardi et mercredi) et inflation en zone euro (vendredi). Il conviendra toutefois de ne pas surinterpréter les données qui seront publiées, même si elles pourraient produire un peu de volatilité sur les changes en cas de publication éloignée du consensus. Nous savons qu’en termes de politique monétaire, les banques centrales observent la dynamique d’inflation et ne basent pas leurs décisions sur une seule statistique mensuelle. A noter, pour conclure, la réunion de la banque centrale canadienne mercredi qui devrait être un non-évènement pour l’EUR/CAD. Le statut quo est attendu par les analystes.

Vous trouverez ci-dessous les publications et événements qui devraient avoir un impact majeur sur l’évolution du cours des devises.

JOURHEUREPAYSINDICATEURA QUOI S'ATTENDRE ?
13/0714:30IPC core (Juin)Baisse attendue à 0,4% en mensuel contre 0,7% précédemment.
14/0714:30IPP (Juin)Baisse en mensuel à 0,5% contre 0,8% précédemment.
16:00Réunion de la banque centralePolitique monétaire inchangée.
15/0714:30Indice manufacturier de la Fed de Philadelphie (Juillet)Léger tassement attendu par le consensus à 29,8 mais la dynamique reste positive.
16/0711:00ICP (Juin)L’estimation finale est attendue à 1,9% en variation annuelle.

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