Stagnation de l’euro

Le point macro

La volatilité est restée contenue sur le marché des devises alors que le panorama économique et sanitaire n’a guère changé. Le FMI a mis en garde contre une récession cette année qui pourrait être plus importante que lors de sa précédente estimation remontant à avril. La contraction du PIB est attendue à -8% pour les économies avancées et à -3% pour les pays émergents (avec de grandes variations puisque l’organisation internationale table sur une croissance à +1% en Chine contre une récession à -4,5% en Inde et à -8% en Afrique du Sud). En ce qui concerne la France, la récession pourrait atteindre -12,5% (contre une prévision de Bercy à -11%), soit l’une des pires performances en zone euro en 2020.

Les banques centrales et les Etats ont de nouveau réaffirmé leur soutien à l’économie, ce qui est une constante depuis le début de la crise du coronavirus. La Banque Centrale Européenne (BCE) a dévoilé de nouvelles mesures (appelées repo facility) pour fournir de la liquidité aux banques centrales hors zone euro afin d’éviter que certaines banques ou institutions financières aient des difficultés à se refinancer en euro (notamment en Europe de l’Est et dans les Balkans). De l’autre côté de l’Atlantique, les injections de liquidité se poursuivent et atteignent 2300 milliards de dollars sur trois mois au titre du QE (programme de rachats d’actifs), soit une moyenne d’environ 35 milliards de dollars de rachats d’obligations par jour ouvrable depuis mi-mars.
Ajoutons que la France a aussi étendu son dispositif de chômage partiel et que les Etats-Unis envisagent de nouvelles mesures de soutien, à l’égard des consommateurs, dès le mois de juillet comme l’a indiqué le secrétaire au Trésor Mnuchin lors de la conférence d’investissement en ligne Bloomberg la semaine dernière. Ce soutien massif de la part des gouvernements va se traduire par un bond sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale de l’endettement public, conduisant à ce que les agences de notation sévissent. Ainsi, Fitch a abaissé la note souveraine du Canada de AAA (meilleure note possible) à AA+ avec perspective stable. Cependant, contrairement à la période 2008-2012, les sanctions des agences de notation n’ont aucun impact sur le marché des devises. La paire EUR/CAD n’a même pas réagi.

Le point technique

Du point de vue de l’analyse technique, il n’y a pas de changement fondamental par rapport à la semaine dernière. L’EUR/USD a évolué dans une borne très restreinte comprise entre 1,1170 (plus bas de lundi dernier) et 1,1260 (plus haut de jeudi dernier), soit une variation hebdomadaire de l’ordre de +0,40%. L’absence de volatilité est également perceptible sur les autres paires du marché des changes. Dans l’immédiat, le marché est en phase de consolidation, ce qui est très clair pour la paire EUR/USD. La zone des 1,1110 est la principale zone à surveiller dans l’optique d’une accélération baissière.

Les supports et résistances affichés ci-dessous indiquent respectivement les points bas et hauts au sein desquels les cours devraient évoluer dans le courant de la semaine.

 SUPPORTSHEBDORÉSISTANCES HEBDO
S2S1R1R2
EUR/USD1,10481,11101,12981,1438
EUR/GBP 0,86910,88510,91120,9173
EUR/CHF 1,04171,05501,07311,0817
EUR/CAD 1,50101,51101,54951,5738
EUR/JPY 117,58118,52121,26123,06

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Les annonces à suivre

L’emploi va être le baromètre principal à surveiller afin de juger de l’impact réel de la crise économique et de percevoir, par la suite, les premiers signes de reprise. Cette semaine, nous aurons notamment les chiffres américains pour le mois de juin, soit après le déconfinement, qui devraient confirmer que le taux de chômage officiel diminue à la faveur d’une reprise d’activité dans les services, l’un des secteurs qui a été le plus touché par la crise. Attention toutefois, ce n’est pas encore le moment pour se réjouir. Le chômage n’est pas prêt de baisser nettement aux Etats-Unis pour deux raisons : le pire est devant nous en termes de faillites d’entreprises et donc de destructions d’emplois et, surtout, près de 50% des entreprises américaines considèrent qu’elles n’auront pas besoin d’autant d’employés qu’avant la crise dans les mois à venir. Un chômage de longue durée n’est pas exclu aux Etats-Unis, similaire à ce que nous connaissons depuis longtemps en France.

Vous trouverez ci-dessous les publications et événements qui devraient avoir un impact majeur sur l’évolution du cours des devises.

JOURHEUREPAYSINDICATEURA QUOI S'ATTENDRE ?
30/0616:00Confiance des consommateurs publiée par le Conference Board (juin)Remontée à 90 contre 86,6 précédemment.
01/0714:15Créations d’emplois non agricoles ADP (juin)Hausse à 3,500k contre -2,760k précédemment.
02/0714:30Rapport sur l’emploi américain NFP (juin)Le taux de chômage est attendu par le consensus en repli à 12,2% contre 13,3% précédemment.

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