Comme prévu (ou presque)

Le point macro

Le marché des changes n’a pas été surpris par l’issue de la réunion de la banque centrale américaine la semaine dernière. L’institution a annoncé le début de son tapering. La réduction des rachats d’actifs va commencer ce mois-ci et va porter sur un montant de 15 milliards de dollars par mois. A rythme constant, le programme de rachats d’actifs pourrait prendre fin en milieu d’année prochaine. Mais la banque centrale a indiqué être disposée à ajuster le rythme du tapering en fonction de l’évolution de la conjoncture, et particulièrement de l’inflation. Cette flexibilité dans le processus de normalisation monétaire était attendue. Le président de la banque centrale, Jerome Powell, a réaffirmé une nouvelle fois considérer que les tensions inflationnistes sont temporaires. Elles sont en grande partie liées aux goulots d’étranglement. Elles devraient commencer à progressivement s’atténuer à partir de l’année prochaine, selon lui. En revanche, il a nié l’existence d’une boucle prix-salaire aux Etats-Unis. Les manuels d’économie nous enseignent que l’inflation est beaucoup plus difficile à résorber lorsqu’une telle boucle apparait. Le marché des changes a plutôt bien réagi. C’est un succès incontestable pour la banque centrale américaine.

En zone euro, la présidente de la banque centrale, Christine Lagarde, a fait le service après-vente de sa conférence de presse de fin octobre qui avait abouti à un statu quo monétaire. Elle a de nouveau souligné que les conditions ne sont pas encore réunies pour une hausse des taux l’année prochaine. Mais la situation peut vite évoluer si l’inflation progresse davantage dans les mois à venir. Pour l’instant, les pressions inflationnistes sont plus contenues en zone euro que dans le reste de l’Europe et aux Etats-Unis.

On doit la seule surprise de la semaine passée à la Banque d’Angleterre. Le consensus du marché des devises s’attendait à une hausse des taux pour contrer l’inflation qui se rapproche du seuil douloureux des 5%. Il n’en a rien été. La banque centrale a maintenu son taux directeur à son point bas historique de 0,1%. Dans la foulée, la livre sterling a chuté face à ses principales contreparties. L’EUR/GBP a atteint un point haut à 0,8570 jeudi dernier, par exemple. Une large majorité des membres du comité de politique monétaire a opté pour la prudence. Ils souhaitent s’assurer que le marché du travail soit toujours bien orienté avant d’agir. Le marché des changes anticipe désormais une première hausse des taux au Royaume-Uni en février prochain, de l’ordre de 15 points de base. Mais il est trop tôt pour savoir si cette anticipation va se réaliser.

Enfin, dans les pays émergents, le processus de hausse des taux directeurs continue. La banque centrale polonaise a adopté une attitude très agressive pour lutter contre l’inflation qui a atteint 6,8% sur un an en octobre – un point haut depuis vingt ans. Elle a augmenté de 50 points de base son taux directeur principal, qui est passé de 0,75% à 1,25%. La banque centrale tchèque a augmenté de son côté son taux de 125 points de base en une seule fois, à 2,75%. Au cours des dernières semaines, beaucoup de banques centrales d’Europe centrale et orientale ont suivi une approche similaire. D’autres hausses de taux sont à venir d’ici la fin d’année.

Le point technique

Sur le marché des changes, l’EUR/USD reste toujours dans une tendance baissière. La réunion de la banque centrale américaine n’a rien changé. Après une courte phase de consolidation autour d’un niveau technique important (qui correspond au niveau de retracement de Fibonacci à 38,2% pour ceux qui utilisent l’analyse technique), la tendance baissière a repris. Les bons chiffres de l’emploi américain en octobre ont accentué le repli. Les objectifs à long terme sont clairs : 1,1439 et 1,1282. Le premier objectif pourrait être atteint d’ici la fin de l’année.

Les supports et résistances affichés ci-dessous indiquent respectivement les points bas et hauts au sein desquels les cours devraient évoluer dans le courant de la semaine.

 SUPPORTSHEBDORÉSISTANCES HEBDO
S2S1R1R2
EUR/USD1,12821,14391,17001,1753
EUR/GBP 0,83350,84040,86000,8650
EUR/CHF 1,03511,04851,07521,0886
EUR/CAD 1,40531,42001,45011,4650
EUR/JPY 129,28130,5132,65134,45

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Les annonces à suivre

La semaine qui débute sera moins intense sur le marché des changes. La publication de l’indice ZEW du sentiment économique en novembre en Allemagne est la plus importante statistique, selon nous. Malgré toutes les problématiques liées à l’inflation et ses conséquences négatives sur l’activité économique, le consensus anticipe une hausse de l’indice à 24,0 contre 22,3 en octobre. Cette statistique peut créer un peu de volatilité sur les paires en EUR. Mais elle n’a aucun effet sur la direction de la monnaie unique à moyen terme. Enfin, l’ONS (équivalent de l’INSEE) publiera jeudi une première estimation du PIB britannique au troisième trimestre. Le rebond est estimé à 4,8% par rapport au trimestre précédent. La consommation devrait être le principal moteur de la reprise, comme partout ailleurs en Europe. Nous estimons qu’il ne devrait pas y avoir d’effet notable sur le taux de change des paires en GBP.

Vous trouverez ci-dessous les publications et événements qui devraient avoir un impact majeur sur l’évolution du cours des devises.

JOURHEUREPAYSINDICATEURA QUOI S'ATTENDRE ?
09/1111:00Indice ZEW du sentiment économique (Novembre)Le consensus anticipe une hausse à 24,0 contre 22,3 en octobre.
14:30Indice des prix à la production (Octobre)Hausse à 0,3% sur un mois contre 0,2% en septembre.
11/1108:00Estimation du PIB au troisième trimestreHausse de 4,8% en variation trimestrielle contre 5,5% précédemment. Sur un an, le PIB est attendu en fort rebond, de l’ordre de 22,1%.
08:00Production manufacturière (Septembre)Précédent à 0,5% sur un mois.
12/1116:00Rapport JOLTS sur les offres d’emploi (Septembre)Consensus à 10,925M.

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