Croissance : qui sera le gagnant de l’année 2026 ?

Bonne nouvelle, la croissance mondiale devrait continuer sur sa lancée de 2025 l’an prochain. Les États-Unis vont sans surprise tirer leur épingle du jeu, avec une croissance qui pourrait atteindre 3%. En zone euro, on le sait, c’est toujours plus compliqué. La croissance devrait être autour de 1%. C’est proche de son potentiel.

Chaque année à la même période, c’est le traditionnel exercice de prévision économique. Nous ne pouvons pas y échapper.

Bonne nouvelle, l’économie mondiale devrait poursuivre sur sa lancée en 2026, portée par une forte productivité, une consommation soutenue – en particulier dans les émergents – et une croissance des revenus des entreprises solides.

Le différentiel de croissance entre la zone euro et les États-Unis devrait perdurer, selon nous. En zone euro, le PIB devrait être autour de son potentiel à 1% – proche de l’estimation de la Banque Centrale Européenne (BCE). Côté américain, il devrait être au-dessus de son potentiel à 3%, avec une croissance de la productivité de 2,5% et un taux de chômage proche de 4,5% – tout cela grâce à l’adoption rapide de l’IA. La Réserve Fédérale américaine (Fed) devrait profiter du repli attendu de l’inflation pour abaisser de nouveau son taux directeur. Pour l’instant, difficile de savoir si ce sera une baisse de 25 points de base ou deux.

Sans surprise, les entreprises cotées américaines devraient donc mieux s’en sortir que les Européennes (même s’il y a des exceptions, comme le secteur bancaire européen qui affiche une performance impressionnante depuis deux ans). Du côté des PME, l’environnement économique reste toujours porteur, surtout pour celles qui ont fait le choix de l’international.

Bien sûr, l’année à venir n’est pas exempte de risques. Comme tous les ans, il y aura une correction boursière qui pourrait entraîner des répercussions sur le marché des changes – comme ce fut le cas en novembre dernier. Difficile en revanche de savoir ce qui la produira. Cinq risques importants sont à prendre en compte :

  • La déflation chinoise demeure et s’exporte en Europe puisque seul notre continent ouvre grand ses portes aux marchandises chinoises, à l’inverse de ce que les Américains font, par exemple.
  • L’intégration dans la finance traditionnelle des crypto-monnaies peut comporter des risques en termes de stabilité financière. Certains analystes considèrent que la phase de baisse marquée des actions en novembre a été en partie provoquée par l’effondrement du Bitcoin.
  • Les positions non hedgées sur le yen. Lorsque la Banque du Japon (BoJ) avait augmenté son taux directeur à la surprise générale en juillet 2024, cela avait mis en difficulté beaucoup d’institutionnels et de fonds spéculatifs qui avaient des positions sans couverture sur le yen. C’était la raison de la correction boursière d’août 2024. Il n’est pas exclu qu’un tel phénomène se produise de nouveau si la BoJ continue de normaliser sa politique monétaire. Le consensus du marché, qui peut se tromper, table sur deux hausses de taux en 2026.
  • Les tensions sur le crédit privé américain. C’est un peu sous les radars. Mais cela montre que la finance américaine, même si elle se porte bien dans l’ensemble, comporte des fragilités. À surveiller de près.
  • Une hausse surprise du pétrole. Le consensus prévoit une poursuite de la baisse en raison d’une demande faible. Attention, cela se base sur les prévisions de l’Agence internationale de l’énergie qui sont d’habitude peu fiables. Au cours des 18 dernières années, l’agence a systématiquement sous-estimé la demande. On ne peut pas exclure que ce soit encore le cas pour 2026. Une hausse de la demande dans un contexte d’offre contrainte pourrait immanquablement provoquer une flambée du pétrole (probablement pas suffisante toutefois pour remettre en cause la trajectoire baissière de l’inflation).

La géopolitique sera sans doute au rendez-vous également. Elle a tendance à provoquer des excès de volatilité plutôt que des changements structurels de direction sur le marché des changes. Il convient donc de relativiser ce risque.

Le point technique

Sur le marché des devises, l’euro a franchi il y a quelques jours une résistance importante, ce qui rend désormais possible une envolée vers 1,1725 (principale résistance) et éventuellement un test du seuil psychologique à 1,18. Au passage, ce niveau équivaut à la fair value pour la paire (niveau cohérent avec les fondamentaux économiques).

Selon nous, le niveau de la livre sterling est toujours trop élevé par rapport aux fondamentaux économiques britanniques. Bonne nouvelle, ça risque de ne pas durer.  Nous nous attendons à ce que la devise s’affaiblisse davantage dans les mois à venir, surtout avec la perspective de nouvelles baisses de taux par la Banque d’Angleterre. Cela devrait permettre à la paire EUR/GBP d’aller plus haut et de tester le niveau situé à 0,89.

Enfin, la devise chinoise reste stable, particulièrement face au dollar. Et ça devrait rester le cas l’an prochain. Le niveau actuel du CNH a permis de limiter l’impact du protectionnisme américain et de soutenir l’investissement à l’étranger qui a bondi de 4% sur les trois premiers trimestres de l’année.

Les supports et résistances affichés ci-dessous indiquent respectivement les points bas et hauts au sein desquels les cours devraient évoluer dans le courant de la semaine.

 SupportshebdoRésistanceshebdo
S2S1R1R2
EUR/USD1,14221,14991,17251,1800
EUR/GBP 0,86090,86340,88000,8900
EUR/CHF 0,91990,92880,93800,9400
EUR/CAD 1,61011,61451,63001,6322
EUR/JPY 177,90178,91182,00182,14

Les annonces à suivre

Quatre réunions de banques centrales cette semaine : la Banque de Réserve d’Australie (statu quo monétaire), la Banque Nationale Suisse (statu quo), la Banque du Canada (statu quo) et la Fed. Cette dernière devrait logiquement baisser les taux de 25 points de base puisqu’une majorité de membres du FOMC (l’organe décisionnel) est en faveur d’une telle décision. Nous prévoyons que le cycle de baisse se poursuive l’an prochain, surtout si le successeur du président Powell est encore plus dovish (en faveur de taux bas). Son nom devrait être connu d’ici Noël, d’après les médias américains. En toute logique, cela devrait favoriser une baisse plus accentuée du dollar index (même si elle devrait être d’ampleur bien plus limitée que sur l’année 2025.

Vous trouverez ci-dessous les publications et événements qui devraient avoir un impact majeur sur l’évolution du cours des devises.

JourHeurePaysIndicateurÀ quoi s'attendre ?
Le 09/12/202504:30AustralieRéunion de la banque centraleMaintien du taux directeur à 3,60%.
Le 10/12/202515:45CanadaRéunion de la banque centraleMaintien du taux directeur à 2,25%.
Le 11/12/202520:00USARéunion de la banque centraleBaisse du taux directeur de 25 points de base à 3,75%.
Le 11/12/202509:30SuisseRéunion de la banque centraleMaintien du taux directeur à 0%.

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