Commençons la semaine par une bonne nouvelle. La liquidité coule à flot grâce à des banques centrales mondiales qui ont massivement baissé le loyer de l’argent. Cela va irriguer les économies, surtout à partir de 2026.
Commençons par une très bonne nouvelle. La liquidité est abondante. Au cours des douze derniers mois, les banques centrales mondiales ont abaissé leurs taux à 168 reprises. C’est énorme. C’est le troisième plus important cycle d’assouplissement après la crise financière de 2009 et la crise Covid. Le processus de baisse est certainement terminé dans la plupart des économies. Une exception, les États-Unis où les taux pourraient baisser encore de 150-200 points de base. Tout ceci constitue une très bonne nouvelle car cela va alimenter le cycle du crédit (parfois avec des excès) et irriguer l’économie – ce qui devrait éviter le scénario d’une récession.
En se basant sur les dernières statistiques américaines, la Réserve Fédérale (Fed) baisse probablement ses taux un peu trop tard, au moment où l’économie montre des signes d’accélération qui devraient être confirmés l’an prochain. Si on ajoute à cela les mesures de soutien budgétaire décidées par l’administration Trump, il y a un risque élevé que l’inflation américaine se renforce en 2026 – sans qu’on atteigne toutefois des niveaux problématiques. C’est une donnée qui est, jusqu’à présent, négligée par le marché. Elle est importante car elle pourrait précipiter la fin du cycle de baisse des taux outre-Atlantique. Quel impact pour le dollar ? Comme on l’a constaté ces dernières semaines, le différentiel de taux entre les États-Unis et le reste du monde peut soutenir, à la marge, le billet vert. Mais ce n’est pas suffisant. Il faut certainement que toute la rhétorique du protectionnisme s’estompe pour que les investisseurs aient de nouveau confiance dans le dollar.
Point important, défiance à l’égard du dollar ne signifie pas dédollarisation. C’est un vieux serpent de mer sur le marché des changes. Les derniers chiffres contredisent la thèse de la dédollarisation. Selon la Banque des Règlements Internationaux, la part du billet vert dans les réserves de change s’est maintenue à 57,74% au premier trimestre 2025, contre 57,79% au quatrième trimestre 2024. Pas d’effet Trump négatif sur la devise. La part de l’euro est stable à 20,06%. La part du renminbi chinois a reculé à 2,12 %, contre 2,18 % auparavant – ce qui montre les difficultés de l’internationalisation du yuan. Enfin, les autres devises, comme la livre sterling et le yen japonais, représentent 20,10% des réserves totales. La réalité, c’est que le dollar-roi demeure, faute d’alternative crédible. En revanche, on observe une montée en puissance de la diversification, qui bénéficie parfois aux devises émergentes.
En Europe, la situation économique reste stable avec une croissance qui est essentiellement tirée par les pays du Sud (les anciens pays en difficulté). Selon les dernières estimations, la croissance espagnole devrait caracoler autour de 2,8% cette année – à comparer avec une croissance française estimée entre 0,5% et 0,7%. Comment expliquer le succès espagnol ? Austérité qui a permis de rétablir des marges de manœuvre budgétaire (évidemment, c’est douloureux socialement), rebond du tourisme depuis la Covid qui a particulièrement bénéficié à la péninsule ibérique et enfin fonds européens qui irrigue l’économie espagnole et lui permet de se positionner sur des segments en pleine croissance, comme les hubs d’infrastructure et l’IA via les centres de données. Difficile d’appliquer le modèle espagnol à la France…
Enfin, à surveiller, la Chine a annoncé la semaine dernière tenir le Plénum du Congrès du Parti Communiste chinois du 20 au 23 octobre. Ce sera l’occasion de définir les grandes orientations économiques des années à venir à un moment où l’économie chinoise montre de timides signes de relance.
Le point technique
Le marché des changes continue son expansion – confirmant que c’est un marché incontournable. Selon les dernières données de la Banque des Règlements Internationaux, les volumes moyens quotidiens ont bondi de 7,500 milliards de dollars à 9,600 milliards de dollars en trois ans. Il y a un effet Trump puisqu’on note une accélération depuis le « Jour de la Libération ». Ce serait toutefois trompeur de tout mettre sur le dos du locataire de la Maison Blanche.
En termes de dynamique, l’EUR/USD est toujours dans un canal haussier avec une cible à 1,20 qui pourrait être atteinte d’ici la fin de l’année. Il faudrait que la paire chute sous le support à 1,1580 pour qu’il y ait un changement de direction. Nous en sommes très loin. La tendance haussière est également intacte pour l’EUR/GBP et l’EUR/JPY.
Les supports et résistances affichés ci-dessous indiquent respectivement les points bas et hauts au sein desquels les cours devraient évoluer dans le courant de la semaine.
Supports | hebdo | Résistances | hebdo | |
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S2 | S1 | R1 | R2 | |
EUR/USD | 1,1659 | 1,1700 | 1,1909 | 1,2000 |
EUR/GBP | 0,8589 | 0,8612 | 0,8770 | 0,8823 |
EUR/CHF | 0,9233 | 0,9278 | 0,9410 | 0,9421 |
EUR/CAD | 1,6180 | 1,6222 | 1,6400 | 1,6422 |
EUR/JPY | 169,99 | 170,90 | 175,00 | 176,22 |
Les annonces à suivre
Cette semaine est particulièrement calme sur le front économique. En Asie, elle sera marquée par la traditionnelle période férié en Chine qui dure jusqu’au 08 octobre. Cela signifie que la liquidité sur le yuan est faible. Côté américain, peu de statistiques. L’indice de confiance du consommateur américain publié par l’Université du Michigan est à surveiller. Attention toutefois, depuis la Covid, ce n’est plus un indicateur avancé fiable de l’économie américaine. En cause, un faible taux de réponse.
Vous trouverez ci-dessous les publications et événements qui devraient avoir un impact majeur sur l’évolution du cours des devises.
Jour | Heure | Pays | Indicateur | À quoi s'attendre ? |
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Le 06-08/10/2025 | X | Chine | Jours fériés | Faible liquidité sur le yuan chinois. |
Le 10/10/2025 | 11:00 | USA | Indice de confiance du consommateur de l’Université du Michigan (Octobre) | Précédent à 55,1 en septembre. |
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