En cette période de fêtes, on a trop tendance à oublier que la saisonnalité devient un marqueur important de l’évolution des taux de change. Les facteurs techniques et la liquidité sur le FX prennent le dessus. En général, c’est plutôt positif pour l’EUR/USD.
Nous entrons dans une période où la saisonnalité est un marqueur important du marché des changes. Concrètement, les devises ont tendance à évoluer surtout en fonction de facteurs techniques, des flux de capitaux et de la liquidité en fin d’année. On observe un mouvement équivalent sur les actions. C’est ce qu’on appelle le rallye de Noël. Sur le marché des devises, il y a une différence notable, toutefois. Certaines monnaies s’en sortent mieux pendant cette période, tandis que d’autres ont tendance à chuter. Prenons l’EUR/UD. Sur les dernières séances de l’année, la paire reine habituellement connaît une envolée importante. Deux facteurs principaux expliquent cette hausse :
L’évolution des flux de capitaux. Les entreprises européennes convertissent leurs revenus libellés en dollar en euro avant la clôture des comptes annuels. En outre, les gestionnaires d’actifs européens, qui ont environ 60 à 70% de leur exposition action aux États-Unis, ont tendance à prendre leurs bénéfices en dollars et à les rapatrier, les convertissant au passage en euro. Ce sera certainement encore le cas cette année au regard de la bonne performance des actions américaines (+15% depuis janvier pour l’indice principal S&P 500 par exemple).
La faiblesse de la liquidité. Elle chute fortement dans les dernières semaines de décembre. Les mouvements directionnels des devises sont amplifiés. Dans ce contexte, le dollar est généralement moins recherché, notamment parce que son rôle de valeur refuge n’a pas lieu d’être.
Si tout se passe comme prévu, nous pourrions donc assister à une progression de l’EUR/USD dans les séances à venir, potentiellement vers 1,1850 qui fait figure de principale résistance. En cas de franchissement, cela ouvrirait la porte à un test de la zone psychologique à 1,20.
Au niveau macroéconomique, l’environnement global est plutôt positif. L’abondance de liquidité est un facteur essentiel de croissance économique. Bonne nouvelle, la liquidité est présente un peu partout ! Les États-Unis suspendent le resserrement quantitatif de la Réserve Fédérale, affichent des déficits records et envisagent des chèques de relance de 2 000 $. La Chine enregistre le plus gros déficit budgétaire de son histoire. Le Japon prépare un plan de relance de 110 milliards $. Enfin, l’UE prévoit de consacrer environ 1 000 milliards $ à la défense. Tout ceci va évidemment soutenir l’activité économique l’an prochain. Existe-t-il un risque que cela crée également de l’inflation ? Nous en doutons. En zone euro, les pressions inflationnistes sont quasiment inexistantes. De l’autre côté de l’Atlantique, elles sont présentes mais loin de constituer une menace sérieuse pour la trajectoire de la croissance.
Nous finissons donc l’année sur une note plutôt positive, avec des perspectives pour l’an prochain optimistes.
Le point technique
Sur le marché des changes, la saisonnalité est défavorable habituellement pour le dollar américain. Par conséquent, nous nous attendons à ce qu’il chute un peu dans les semaines à venir.
Pas d’importants changements pour l’EUR/GBP et l’EUR/JPY, en revanche. Nous sommes toujours positionnés à la hausse sur la paire EUR/GBP avec une cible à 0,8890. Le différentiel de taux bénéficie à l’euro. Alors que la Banque Centrale Européenne (BCE) a fini son cycle d’assouplissement, la Banque d’Angleterre (BoE) pourrait encore baisser ses taux à deux reprises en 2026. En ce qui concerne l’EUR/JPY, notre premier objectif de cours se situe à 183,50. Il pourrait être atteint rapidement. Si la tendance haussière se poursuit, la paire pourrait tester des niveaux inédits depuis des décennies, comme la zone des 187/188 (à long terme). Nous ne croyons pas à un renforcement du yen japonais à moyen terme.
Dernier point d’importance, le yuan. Lors de la Central Economic Work Conference qui s’est tenue il y a quelques jours, la Chine a réaffirmé – comme ce fut le cas en 2024 et en 2023 – sa volonté de maintenir un taux de change du yuan stable. Pas de surprise. Mais cela permet de faire taire les rumeurs de dévaluation de la devise chinoise qui sont fréquentes sur le marché des devises.
Les supports et résistances affichés ci-dessous indiquent respectivement les points bas et hauts au sein desquels les cours devraient évoluer dans le courant de la semaine.
| Supports | hebdo | Résistances | hebdo | |
|---|---|---|---|---|
| S2 | S1 | R1 | R2 | |
| EUR/USD | 1,1590 | 1,1683 | 1,1850 | 1,2000 |
| EUR/GBP | 0,8610 | 0,8690 | 0,8800 | 0,8830 |
| EUR/CHF | 0,9190 | 0,9280 | 0,9390 | 0,9412 |
| EUR/CAD | 1,5890 | 1,5988 | 1,6209 | 1,6235 |
| EUR/JPY | 179,99 | 181,45 | 182,99 | 183,50 |
Les annonces à suivre
Cela va de soi, l’agenda économique est peu étoffé cette semaine en raison de Noël. La seule statistique importante sera la première estimation du PIB américain au troisième trimestre (il avait atteint 3,8% au deuxième trimestre). Ce sera certainement un chiffre solide. La croissance américaine est portée par les investissements massifs dans l’intelligence artificielle. Nous nous attendons à ce que les États-Unis finissent avec une croissance à 3% cette année. Belle performance !
Vous trouverez ci-dessous les publications et événements qui devraient avoir un impact majeur sur l’évolution du cours des devises.
| Jour | Heure | Pays | Indicateur | À quoi s'attendre ? |
|---|---|---|---|---|
| Le 23/12/2025 | 14:30 | USA | PIB américain (T3) | Précédent à 3,8%. |
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