Trois points d’attention cette semaine :
1) Les élections au Japon ne devraient pas changer la donne pour le yen. La dégringolade est toujours d’actualité.
2) Statu quo monétaire en zone euro. Mais nous attendons une baisse des taux en septembre.
3) L’Union Européenne a signé un accord commercial très déséquilibré avec les Américains : taxe douanière à 15% sur toutes les marchandises européennes, engagement à acheter plus de matériel américain et à investir 600 milliards de dollars aux USA.
C’est fait. Les élections à la Chambre des conseillers au Japon sont terminées. Elles ont confirmé la progression du parti d’extrême droite Sanseito, qui passe de 1 à 13 sièges. Ce résultat, bien qu’impressionnant, reste inférieur aux prévisions les plus optimistes. Les partis de droite hors coalition, tels que le DPfP et le nouveau Parti conservateur du Japon, ont également enregistré des avancées notables, tandis que le principal parti d’opposition, le CDP (gauche), stagne. Il n’a pas réussi à capitaliser sur la perte de vitesse du Parti libéral-démocrate (LPD), au pouvoir, et sort affaibli du scrutin.
Finalement, le LPD fait mieux que ce que redoutaient certains sondages. Avec l’appui de quelques indépendants, il conserve un gouvernement minoritaire solide, frôlant la majorité absolue. Le Premier ministre Ishiba refuse de démissionner malgré la pression, notamment en l’absence de successeur évident. La relève se joue entre Sanae Takaichi (députée depuis 1993) et Shinjiro Koizumi (actuel ministre de l’Agriculture), figures plus jeunes mais encore contestées au sein du parti.
L’immobilisme politique qui en résulte devrait inciter la Banque du Japon (BoJ), qui se réunit cette semaine, à ne pas changer sa politique monétaire et à ne pas intervenir sur le marché des changes pour soutenir le yen qui ne cesse de s’effondrer. Cette baisse de la monnaie est d’ailleurs peut être voulue, au moins à court terme, car elle permet partiellement de compenser la hausse des droits de douane décidée par l’administration Trump et qui pénalise lourdement le secteur automobile nippon. En fonction de l’évolution de l’inflation domestique, et surtout du commerce international, la BoJ pourrait augmenter son taux directeur au quatrième trimestre, d’après nous. Ce n’est toutefois en rien garanti. À plusieurs reprises au cours de cette année les analystes ont évoqué cette possibilité, sans qu’elle ne se produise. Prudence, par conséquent.
L’immobilisme est aussi de rigueur en zone euro. Sans surprise, la Banque Centrale Européenne (BCE) a maintenu son taux directeur inchangé. En cause, les inquiétudes concernant la guerre tarifaire. On considère souvent que des taxes douanières engendrent automatiquement de l’inflation. C’est plus compliqué ! Les taxes douanières créent un choc relatif sur certains prix de biens et de produits. Mais l’évolution globale des prix, mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC), dépend des perspectives économiques générales. Supposons que la zone euro entre en récession, nous pourrions avoir à la fois une inflation des taxes douanières et une baisse générale des prix. Cela montre à quel point il est difficile d’anticiper la dynamique de l’inflation, en particulier dans le contexte actuel. D’où la prudence affichée par la BCE.
La pause décidée la semaine dernière ne signifie toutefois pas que c’est la fin du cycle d’assouplissement. Nous pensons qu’une nouvelle et dernière baisse des taux de 25 points de base est possible en septembre, à condition qu’un accord commercial avec les États-Unis soit conclu. Deux éléments plaident en faveur d’une baisse :
1) l’inflation à long terme devrait continuer de refluer et est estimée à seulement 1,6% en 2026 par les économistes de la BCE ;
2) la hausse de l’euro n’est pas vraiment un facteur inflationniste pour le moment. C’est plutôt un non-sujet pour la banque centrale. Contre-intuitif ? L’EUR/USD a augmenté de +12% depuis le début d’année. Et ce n’est probablement pas fini à en juger par les anticipations du marché monétaire. Mais ce n’est pas ce qui importe à la BCE. En réalité, plus que le niveau de l’euro, c’est sa volatilité qui est surveillée de près à Francfort et qui peut éventuellement poser un problème. En outre, certaines des raisons de la hausse de l’euro sont accueillies positivement, notamment les attentes de renforcement de la croissance dans l’Union et le fait que la hausse de la monnaie unique s’explique en partie par l’entrée massive de capitaux en zone euro – ce qui est un signe de son attractivité. On le voit, c’est plus complexe qu’il n’y paraît.
Le point technique
Sur le marché des changes, la volatilité est limitée, ce qui est souvent le cas en cette période de l’année. Nous ne nous attendons pas à de grands changements de tendance dans les semaines à venir : l’EUR/USD suit une pente ascendante, l’EUR/CHF continue sa phase de consolidation, hausse pour l’EUR/CNH (yuan chinois) et pour l’EUR/GBP, objectif à 175 pour l’EUR/JPY qui pourrait être atteint à la rentrée.
Les supports et résistances affichés ci-dessous indiquent respectivement les points bas et hauts au sein desquels les cours devraient évoluer dans le courant de la semaine.
Supports | hebdo | Résistances | hebdo | |
---|---|---|---|---|
S2 | S1 | R1 | R2 | |
EUR/USD | 1,1545 | 1,1600 | 1,1922 | 1,1966 |
EUR/GBP | 0,8509 | 0,8545 | 0,8699 | 0,8722 |
EUR/CHF | 0,9209 | 0,9256 | 0,9400 | 0,9411 |
EUR/CAD | 1,5713 | 1,5790 | 1,6000 | 1,6031 |
EUR/JPY | 168,85 | 170,90 | 173,99 | 175,00 |
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Beaucoup de réunions de politique monétaire cette semaine. Mais le statu quo monétaire devrait l’emporter à chaque fois, aussi bien du côté de la Réserve Fédérale (Fed), de la Banque du Canada (BoC) que de la BoJ.
La possible introduction de taxes douanières réciproques par l’administration Trump à partir du 1er août devrait être le principal point d’attention. À ce stade, seuls trois pays ont trouvé un accord avec Washington : le Royaume-Uni, le Vietnam et la Chine (même si tout n’est pas finalisé). Dans le cas
de l’Europe, un accord commercial très déséquilibré a été trouvé dimanche soir. L’Union Européenne (UE) va subir des taxes douanières à hauteur de 15% sur toutes les marchandises et s’engage à acheter plus de matériel militaire américain et à investir 600 milliards de dollars dans l’économie américaine. Si on résume, l’UE a été battue en rase campagne…
Vous trouverez ci-dessous les publications et événements qui devraient avoir un impact majeur sur l’évolution du cours des devises.
Jour | Heure | Pays | Indicateur | À quoi s'attendre ? |
---|---|---|---|---|
Le 30/07/2025 | 05:00 | JAPON | Réunion de la banque centrale | Taux directeur inchangé à 0,50%. |
Le 30/07/2025 | 15:45 | CANADA | Réunion de la banque centrale | Taux directeur inchangé à 2,75% |
Le 30/07/2025 | 20:00 | USA | Réunion de la banque centrale | Taux directeur inchangé à 4,50% |
Le 01/08/2025 | 11:00 | EURO | Première estimation de l’inflation (Juillet) | Précédent à 2% sur un an. |
Le 01/08/2025 | 14:30 | USA | Rapport sur l’emploi (Juillet) | Précédent à 4,1% |
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