Une situation tendue

Malgré les évènements au Moyen-Orient, la volatilité est contenue jusqu’à présent sur le marché des changes. Personne n’est en mesure de savoir ce qui va se dérouler dans les semaines à venir. Mais l’envoi de missiles balistiques par l’Iran sur la population civile israélienne constitue clairement une escalade…qui peut entraîner un dérapage incontrôlé. Dans ce contexte, il est souhaitable d’adapter sa couverture de change, si nécessaire en accroissant son exposition aux devises qui ont un rôle de valeur refuge.

Depuis le 23 septembre, la Chine a annoncé des mesures massives pour relancer son économie – ou plus exactement pour stabiliser son marché des actions et le secteur de l’immobilier. Les marchés financiers ont applaudi. Le marché boursier local a fortement rebondi – avec parfois une hausse de certains indices de plus de 30% en quatre jours ! Cela a bien évidemment soutenu l’ensemble des bourses mondiales. Même les métaux industriels, qui étaient plutôt en phase baissière en raison des inquiétudes sur la conjoncture chinoise, ont connu une belle ascension ces derniers jours.
Est-ce durable ? Est-ce que la Chine, qui est confrontée à des défis macroéconomiques immenses, va enfin renouer avec une croissance soutenue ? C’est ce que beaucoup d’investisseurs pensent. Nous sommes sceptiques. Les mesures annoncées vont peu de diffuser dans l’ensemble de l’économie et elles sont insuffisantes pour restaurer durablement la confiance des ménages chinois. En outre, la flambée des actions chinoises est artificielle et ne repose pas sur des fondations solides. Un seul exemple : Pékin a demandé aux banques locales d’octroyer des prêts à taux réduit à 2,25% aux entreprises cotées afin d’effectuer des rachats d’actions. Ce n’est, évidemment, pas sain. Ce n’est d’ailleurs pas sans rappeler la bulle boursière de 2015 qui résultait, en partie, de la systématisation du recours aux prêts sur marge. Avec la bénédiction des autorités, les courtiers avaient permis aux investisseurs particuliers d’utiliser leurs actions comme garantie pour financer de nouveaux achats d’actions malgré une faiblesse économique évidente. On sait comment ça a fini…Chute des actions chinoises et forts remous sur les devises. Prudence. L’économie chinoise est loin d’être en bonne santé.
Heureusement, il y a une bonne nouvelle en cette fin d’année qui devrait permettre d’être un peu plus optimiste que prévu pour la croissance mondiale, surtout pour celle de 2025. Les prix de l’énergie (pétrole, gaz, électricité, essence) baissent partout, en France et dans tous les autres pays européens. Le prix du baril de pétrole, qui influe sur les prix à la pompe, est en baisse de 3% depuis le début de l’année, par exemple. D’ailleurs, les investisseurs considèrent que les prix vont continuer de chuter. Pour la première fois depuis 2011, ils sont positionnés à la vente sur le pétrole. La situation est similaire pour le gaz. S’ajoute à cela la décision de la Commission Européenne de baisser de 10% le prix de l’électricité réglementé (le tarif bleu) à compter du 1er février 2025, ce qui devrait bénéficier à 60% des Français.
Certes, la baisse des cours sur les marchés mondiaux s’explique souvent par une demande plus faible que prévu. Mais il vaut mieux voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide. La chute des prix de l’énergie constitue une lame de fond qui va soutenir l’activité économique dans les trimestres à venir. Nous en aurons bien besoin !

Le point technique

Sur le marché des changes, l’attaque iranienne avec des missiles balistiques contre Israël a provoqué un petit regain d’aversion au risque. Le shekel israélien a perdu à 0,48% de sa valeur face à l’euro lors de la journée du 1er octobre. Le franc suisse et le yen japonais ont, sans surprise, rebondi. Les deux monnaies capitalisent sur leur rôle de valeur refuge. Toutefois, le regain d’appétit au risque fut d’ampleur limité. A tort ou à raison, les cambistes considèrent que l’escalade des tensions au Moyen-Orient ne devrait pas déboucher sur un conflit ouvert car « aucun des protagonistes ne souhaite cela ». C’est vrai. Mais on ne peut pas nier qu’un dérapage est vite arrivé. L’envoi de missiles balistiques n’est pas un signal anodin – ils mettent moins de 12 minutes à frapper le sol israélien depuis l’Iran. Surtout, l’Iran a cette fois-ci clairement ciblé la population civile. Le pire n’est jamais certain. Mais mieux vaut se prémunir et adapter sa couverture de change – notamment en étant plus exposé aux devises valeurs refuge. Encore une fois, il n’y a pas de raison de paniquer, pour l’instant.

Les supports et résistances affichés ci-dessous indiquent respectivement les points bas et hauts au sein desquels les cours devraient évoluer dans le courant de la semaine.

 SupportshebdoRésistanceshebdo
S2S1R1R2
EUR/USD1,09221,09551,11901,1211
EUR/GBP 0,82550,83000,83900,8420
EUR/CHF 0,92880,93010,94550,9587
EUR/CAD 1,47391,48221,50231,5133
EUR/JPY 157,11157,88161,53162,10

Les annonces à suivre

Cette semaine est plutôt calme sur le plan des statistiques. L’indice des prix à la consommation aux États-Unis devrait continuer son reflux en septembre. L’inflation n’est plus un sujet pour la Réserve Fédérale américaine qui se focalise désormais sur le marché de l’emploi. Au regard de l’évolution des taux obligataires américains à deux ans, qui ne sont pas administrés par la banque centrale, le marché des changes semble anticiper une nouvelle baisse de taux de 50 points de base en novembre. Mais ce n’est pas encore acquis. Il faudra davantage de statistiques pour savoir si une nouvelle baisse de grande ampleur est possible.

Vous trouverez ci-dessous les publications et événements qui devraient avoir un impact majeur sur l’évolution du cours des devises.

JourHeurePaysIndicateurÀ quoi s'attendre ?
Le 10/10/202414:30USAIndice des prix à la consommation (Septembre)Précédent à 2,5% sur un an.
Le 11/10/202414:30USAIndice des prix à la production (Septembre)Précédent à 0,2% sur un mois.

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