Le point macro
Le panorama économique n’a pas beaucoup changé au cours des dernières semaines. Comme prévu, l’inflation est au cœur des préoccupations. En France, le débat public tourne autour de la hausse des prix et de la préservation du pouvoir d’achat. Le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, s’attend à ce que l’inflation soit élevée au moins jusqu’à la fin de l’année prochaine. C’est pareil à l’étranger.
Les dernières statistiques publiées la semaine dernière confirment que les pressions inflationnistes s’accentuent un peu partout. En zone euro, l’indice des prix à la consommation a grimpé à 3,4% en septembre en variation annuelle. Pour rappel, l’objectif de la Banque Centrale Européenne est d’avoir une inflation à 2% sur le long terme. En Allemagne, les indicateurs virent au rouge. L’indice des prix à la production a atteint le sommet de 14,2% en septembre en variation annuelle. La dernière fois que cet indicateur a grimpé aussi haut, Helmut Schmidt était chancelier d’Allemagne de l’Ouest. C’était en octobre 1974. Dans l’immédiat, les producteurs acceptent de rogner sur leurs marges. Parfois, ils font pression sur les sous-traitants. Mais si la hausse dure encore plusieurs mois, elle sera répercutée sur le consommateur final. La seule bonne nouvelle au niveau de l’inflation est venue du Royaume-Uni. L’indice des prix à la consommation est ressorti à 2,9% en septembre en variation annuelle. C’est élevé. Mais c’est plus bas que ce qu’attendait le consensus (3%). Pour autant, la Banque d’Angleterre prévoit que le pic d’inflation n’a pas été encore atteint. L’indice des prix à la consommation pourrait atteindre 4% d’ici la fin de l’année.
Il est difficile de savoir si les pressions inflationnistes sont durables ou temporaires. C’est trop tôt. Néanmoins, les niveaux actuels vont inciter certaines banques centrales à normaliser plus rapidement que prévu leur politique monétaire. C’est déjà le cas dans les pays émergents. La Hongrie a une nouvelle fois resserré les vis en augmentant son principal taux directeur de 15 points de base à 1,80% la semaine dernière. Dans les grandes économies développées, certains banquiers centraux s’interrogent sur l’opportunité d’une hausse des taux prochaine. C’est le cas au Royaume-Uni. Ce n’est pas encore le cas en zone euro. Mais si l’inflation reste au-dessus de la cible de la Banque Centrale Européenne encore pendant longtemps, il faut s’attendre à un débat animé entre les gouverneurs sur la suite à donner à la politique monétaire. Plus d’incertitude concernant la politique des banques centrales se traduit, en général, par plus de volatilité sur les monnaies.
Le point technique
Sur le marché des changes, l’EUR/USD a repris son envol. Mais pour une courte durée, selon nous. La paire affiche une appréciation de près de 0,4% en variation hebdomadaire. Elle se situe au-dessus de la zone psychologique des 1,16. Plusieurs facteurs expliquent la hausse : la baisse généralisée du dollar index en raison d’une baisse des taux obligataires aux Etats-Unis et quelques indicateurs un peu meilleurs que prévu en zone euro, en particulier l’indice PMI manufacturier pour l’Allemagne en octobre. Néanmoins, les cambistes sont majoritairement baissiers sur la paire à moyen terme. Comme nous l’indiquions la semaine dernière, les risques auxquels l’économie mondiale fait face vont plutôt inciter à un repli à terme sur le dollar américain.
De son côté, l’EUR/GBP semble définitivement sorti de son range compris entre 0,85 et 0,86 qui a prévalu une grande partie de l’été. La paire se rapproche du seuil psychologique des 0,84. Les cambistes sont baissiers également.
Les supports et résistances affichés ci-dessous indiquent respectivement les points bas et hauts au sein desquels les cours devraient évoluer dans le courant de la semaine.
SUPPORTS | HEBDO | RÉSISTANCES | HEBDO | |
---|---|---|---|---|
S2 | S1 | R1 | R2 | |
EUR/USD | 1,1415 | 1,1531 | 1,169 | 1,1783 |
EUR/GBP | 0,8365 | 0,8400 | 0,8500 | 0,8555 |
EUR/CHF | 1,0573 | 1,0600 | 1,0743 | 1,0784 |
EUR/CAD | 1,4106 | 1,4238 | 1,4420 | 1,4502 |
EUR/JPY | 128,54 | 130,54 | 133,6 | 134,45 |
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Les annonces à suivre
La semaine qui commence ressemblera en grande partie à celle qui s’est achevée. L’inflation sera toujours le point d’attention central. Trois banques centrales doivent se réunir : la Banque du Canada (mercredi), la Banque du Japon (mercredi) et la Banque Centrale Européenne (jeudi). Aucun changement de politique monétaire n’est attendu. La Banque Centrale Européenne va certainement essayer d’éviter les questions qui fâchent : la suite du programme de rachats d’actifs d’urgence contre la pandémie (PEPP) qui arrive à expiration en mars 2022 et la trajectoire de l’inflation. La Banque du Canada va continuer sa politique de diminution des rachats d’actifs, comme prévu. Un changement au niveau du taux directeur n’est attendu par le consensus qu’au premier semestre de l’année prochaine. Enfin, la réunion de la Banque du Japon sera sans surprise. Habituellement, il ne s’agit pas d’un évènement qui induise une forte volatilité sur les paires en JPY.
Vous trouverez ci-dessous les publications et événements qui devraient avoir un impact majeur sur l’évolution du cours des devises.
JOUR | HEURE | PAYS | INDICATEUR | A QUOI S'ATTENDRE ? |
---|---|---|---|---|
25/10 | 10:00 | Indice IFO du climat des affaires (Octobre) | Le mot d’ordre est résilience. Le consensus anticipe un indice en légère hausse à 98,9 contre 98,8 précédemment. | |
26/10 | 16:00 | Confiance du consommateur du Conference Board (Octobre) | Résilience également. Hausse à 110,0 contre 109,3 précédemment. | |
27/10 | 08:00 | Confiance des consommateurs GfK (Novembre) | Précédent à 0,3. | |
16:00 | Réunion de la Banque du Canada | Taux directeur inchangé à 0,25%. | ||
28/10 | 13:45 | Réunion de la Banque Centrale Européenne | Politique monétaire inchangée, pour l’instant. | |
14:30 | Estimation du PIB au troisième trimestre | Fort ralentissement attendu. La croissance devrait chuter de 6,2% à 5,4% en variation trimestrielle. | ||
29/10 | 07:30 | Estimation du PIB au troisième trimestre | Chute à 0,8% en variation trimestrielle contre 1,1% au deuxième trimestre. | |
09:00 | Estimation du PIB au troisième trimestre | Hausse attendue à 2% en variation trimestrielle contre 1,6% précédemment. |
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