Le retour des banques centrales

Le point macro

Les banques centrales ont été à la manœuvre la semaine dernière. Lors de sa réunion de mars, la Réserve Fédérale américaine (Fed) a confirmé une approche prudente : elle n’agira que lorsque ses objectifs d’inflation et de plein emploi seront atteints. Dit autrement, aucun changement au niveau des taux d’intérêt n’est attendu avant 2023. En outre, le programme de rachats d’actifs est amené à perdurer à moyen terme, à hauteur de 80 milliards de dollars de rachats de bons du Trésor américain par mois. La Fed a très clairement indiqué que le bond temporaire de l’inflation au-dessus de 2% qui est attendu ne va pas entrainer un quelconque changement de politique monétaire (l’inflation sous-jacente, c’est-à-dire hors énergie et produits alimentaires, a été revue à la hausse à 2,2% cette année). C’est certainement le message le plus important à retenir de la conférence de presse de J. Powell. En maintenant sur la durée une posture très accommodante, la Fed confirme au passage qu’elle va tout faire pour accompagner les mesures de relance de l’administration Biden, et en particulier le plan d’investissement dans les infrastructures qui devrait être dévoilé vers mi-2021. La coopération étroite entre le Trésor américain et la banque centrale va s’inscrire dans la durée, ce qui est plutôt un signal positif concernant la trajectoire de la reprise économique.
La réunion de la Banque d’Angleterre a soulevé un intérêt moindre de la part des cambistes. Les conclusions étaient, dans l’ensemble, similaires à celles de la réunion de février. La banque centrale s’attend à une forte reprise économique à partir du deuxième trimestre, grâce au succès de la campagne de vaccination. Elle n’a pas modifié ses prévisions d’inflation, malgré la hausse récente des anticipations d’inflation. Dans ces circonstances, le taux directeur est maintenu à un plus bas historique, à 0,1%, et le programme de rachats d’actifs perdure en l’état. L’enveloppe totale pour racheter de la dette souveraine britannique est fixée à 895 milliards GBP. Au rythme actuel des rachats d’actifs, cette enveloppe ne devrait être épuisée que vers la fin d’année 2021. De fait, nous nous attendons à ce que la politique monétaire de l’autre côté de la Manche soit en mode pilotage automatique au cours des neufs prochains mois.
Enfin, à défaut de bonne nouvelle sur le front de la vaccination dans l’UE, tournons-nous du côté de la Banque Centrale Européenne (BCE). Cette dernière a publié les détails de sa dernière opération de refinancement des banques (appelée en langage technique TLTRO, pour Targeted Long Term Refinancing Operation). Près de 425 banques ont participé à l’opération pour un montant total de 330 milliards d’euros. Pourquoi est-ce une bonne nouvelle ? En se refinancement à bas coût auprès de la BCE, les banques sont en meilleure position pour prêter aux ménages et aux entreprises, et donc accompagner la reprise d’activité qui devrait se matérialiser au plus tard cet été en zone euro.

Le point technique

Nous sommes toujours dans un environnement de marché plutôt favorable au dollar américain. Cet état de fait devrait perdurer encore pendant plusieurs mois. Le différentiel de croissance entre les Etats-Unis et le reste du monde (qui est lié au processus de vaccination et aux mesures de soutien) va entraîner une hausse des capitaux entrants aux Etats-Unis, ce qui est un facteur de soutien du dollar face aux autres monnaies. Dans ce contexte, il est probable que le mouvement baissier de l’EUR/USD s’accélère, en direction des 1,18-1,17 à moyen terme.

Parmi les faits marquants des derniers jours, on notera que le repli de l’euro se poursuit face à la livre sterling (avec une baisse de près de 6% en l’espace de trois mois). La semaine passée, la paire a atteint un point bas à 0,8540. Notre prochain objectif se trouve à 0,8422, qui fait également office de support.

Les supports et résistances affichés ci-dessous indiquent respectivement les points bas et hauts au sein desquels les cours devraient évoluer dans le courant de la semaine.

 SUPPORTSHEBDORÉSISTANCES HEBDO
S2S1R1R2
EUR/USD1,17721,18621,21001,2237
EUR/GBP 0,84220,85000,86290,8672
EUR/CHF 1,09081,09971,11431,1177
EUR/CAD 1,45721,47101,50371,5162
EUR/JPY 126,59128,21131,46133,08

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Les annonces à suivre

Cette semaine sera dense à la fois au niveau des indicateurs économiques et des discours des banquiers centraux. Ci-dessous, nous avons simplement indiqué les évènements les plus notables, à savoir la publication du PMI manufacturier allemand pour le mois de mars (qui devrait rester bien orienté en territoire d’expansion) et l’indice IFO du climat des affaires (également à un niveau élevé). Malgré les aléas au niveau de la campagne de vaccination sur le continent européen, la reprise d’activité se profile progressivement.

Vous trouverez ci-dessous les publications et événements qui devraient avoir un impact majeur sur l’évolution du cours des devises.

JOURHEUREPAYSINDICATEURA QUOI S'ATTENDRE ?
24/0301:50Publication du compte-rendu de la réunion de la BoJ de janvierLe focus portera essentiellement sur la revue stratégique de la banque centrale.
09:30PMI manufacturier (Mars)Le consensus des économistes table sur un net repli, à 56,5 contre 60,7 précédemment.
13:30Commandes de biens durables (Février)Evolution attendue à 0,9% contre 1,3% le mois précédent.
25/0313:30Dernière estimation du PIB pour le T4 2020Confirmation attendue à 4,1%.
26/0310:00Indice IFO du climat des affaires (Mars)Maintien à un niveau élevé, à 90,5 selon le consensus.

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