Surprise, surprise ! La Fed a finalement abaissé son taux directeur de 50 points de base. C’est rare. Le marché monétaire avait finalement raison, les économistes – qui tablaient en majorité sur 25 points de base – avaient tort. Cette semaine, c’est au tour de la Banque Nationale Suisse d’abaisser ses taux. Le consensus prévoit une baisse de 25 points de base assortie d’un risque élevé d’intervention directe sur le marché des changes. Si vous êtes exposé au franc suisse, attention !
Finalement, la Fed a préféré décevoir les économistes (qui tablaient majoritairement sur une baisse de 25 points de base) plutôt que le marché. Pour enclencher son cycle d’assouplissement monétaire, elle a décidé de frapper fort en abaissant son taux directeur de 50 points de base. De manière assez surprenante, la Fed semble s’être complètement alignée sur les attentes du marché : deux nouvelles baisses de taux de 25 points de base chacune sont attendues cette année – soit un total de 100 points de base en 2024. Le taux directeur se situe désormais entre 4,75% et 5,0%…et pourrait chuter à 2,9% à la fin du cycle d’assouplissement. La pression du marché mais également de certains parlementaires américains de premier plan (qui avaient appelé dans une lettre ouverte deux jours avant la réunion à baisser les taux de 75 points de base) a certainement exercé une influence importante sur la décision de mercredi dernier. La question à long terme est de savoir comment le marché va interpréter cette première baisse. Sera-t-il satisfait de voir ses anticipations se réaliser ou bien va-t-il interpréter cette baisse d’ampleur inédite comme le signal que la Fed panique à propos de l’état de l’économie ? Il est encore trop tôt pour le savoir. Ce qui nous semble certain, c’est que la volatilité devrait rester très élevée sur les actions à court terme, dans un contexte de faiblesse de la liquidité qui devrait favoriser des mouvements erratiques sur les cours. La bonne nouvelle, c’est que cela devrait avoir moins d’impact sur le marché des changes où la volatilité reste contenue sur les grandes devises depuis plusieurs mois. Il suffit de regarder les fluctuations de l’EUR/GBP pour s’en rendre compte, par exemple.
La seule paire majeure où la volatilité est importante en ce moment est l’EUR/JPY. Pour la quatrième semaine consécutive, les positions acheteuses sur le yen ont continué d’augmenter, en particulier de la part des fonds spéculatifs américains. Elles sont désormais à un point haut depuis octobre 2016. Conséquence : le yen est en hausse face à toutes ses principales contreparties, y compris l’euro, le dollar américain et le dollar australien. Nous nous attendons à ce que la Banque du Japon augmente de nouveau son taux directeur au quatrième trimestre (probablement +10 points de base), ce qui va continuer d’alimenter la progression de la devise nippone.
La baisse du dollar canadien persiste. Le CAD ne cesse de chuter : -1,16% en variation hebdomadaire et -3,3% depuis janvier face à l’euro. Le dollar canadien est notamment pénalisé par un effondrement des prix de l’énergie en raison d’une demande en baisse de la part de la Chine.
Enfin, un point rapide sur la situation au Moyen-Orient (après les explosions en série de bipeurs au Liban visant les membres de l’organisation terroriste du Hezbollah). Le shekel israélien continue de subir les effets de la guerre. La devise est en repli de 0,99% face à l’euro en variation hebdomadaire et de plus de 5,60% depuis le début de l’année. Pour l’instant, la Banque d’Israël n’intervient pas sur le marché. Ce n’est pas exclu qu’elle le fasse dans un avenir proche si la dégringolade continue et vient alimenter l’inflation importée (ce n’est pas le cas pour le moment).
Le point technique
Du point de vue de l’analyse technique, les tendances restent inchangées sur les principales paires. Le JPY, le CHF, l’AUD (dollar australien) et à long terme le dollar américain sont clairement engagés dans une tendance haussière tandis que la baisse l’emporte sur le CAD. Nous continuons de penser que l’EUR/USD peut peut-être atteindre le seuil de 1,15 au cours de l’année prochaine. Mais ce sera certainement difficile d’aller au-delà dans l’immédiat (la macroéconomie et les flux de capitaux jouent contre l’euro à long terme).
Les supports et résistances affichés ci-dessous indiquent respectivement les points bas et hauts au sein desquels les cours devraient évoluer dans le courant de la semaine.
Supports | hebdo | Résistances | hebdo | |
---|---|---|---|---|
S2 | S1 | R1 | R2 | |
EUR/USD | 1,0944 | 1,1000 | 1,1213 | 1,1290 |
EUR/GBP | 0,8299 | 0,8377 | 0,8577 | 0,8599 |
EUR/CHF | 0,9255 | 0,9299 | 0,9490 | 0,9600 |
EUR/CAD | 1,4790 | 1,4990 | 1,5188 | 1,5255 |
EUR/JPY | 154,90 | 155,88 | 158,55 | 160,01 |
Les annonces à suivre
La rentrée des banques centrales continue. Notre attention se porte sur la réunion de la Banque Nationale Suisse (BNS) ce jeudi. Des rumeurs de marché évoquent la possibilité d’une baisse des taux de 50 points de base. Cela nous paraît peu probable. Nous tablons sur une baisse de 25 points de base – la troisième depuis l’amorce du cycle d’assouplissement monétaire – assortie d’un risque de plus en plus élevé d’intervention directe de la banque centrale sur le marché des changes pour freiner la hausse du franc suisse. C’est un risque majeur, et négligé par le marché pour le moment. Attention si vous êtes exposés au franc suisse !
Vous trouverez ci-dessous les publications et événements qui devraient avoir un impact majeur sur l’évolution du cours des devises.
Jour | Heure | Pays | Indicateur | À quoi s'attendre ? |
---|---|---|---|---|
Le 24/09/2024 | 16:00 | USA | Confiance du consommateur (Septembre) | Précédent à 103,3 |
Le 26/09/2024 | 09:30 | CH | Réunion de la banque centrale | +25 points de base et risque élevé d’intervention sur le marché des devises |
Le 27/09/2024 | 14:30 | USA | PCE core (Août) | Précédent à 2,6% en variation annuelle |
Les informations présentées sur cette publication, vous sont communiquées à titre purement informatif et ne constituent ni un conseil d’investissement, ni une offre de vente, ni une sollicitation d’achat, et ne doivent en aucun cas servir de base ou être pris en compte comme une incitation à s’engager dans un quelconque investissement.