Le point macro
La semaine passée, le Congrès américain a approuvé le plan de relance de l’administration Biden qui atteint le montant record de 1900 milliards de dollars. Parmi les mesures phares, on notera l’envoi de chèques de 1400 dollars aux ménages américains, dès ce mois-ci. Du fait des sommes astronomiques mises sur la table par les administrations Trump et Biden au cours des derniers mois, le rebond de l’économie américaine devrait être historique en 2021. L’OCDE, qui a mis à jour ses prévisions de croissance il y a quelques jours, s’attend à ce que la croissance des Etats-Unis culmine à 6.5% en 2021 – soit la performance la plus élevée parmi les économies développées. A l’inverse, faute de stimulus budgétaire suffisant et en raison du retard pris au niveau de la campagne de vaccination, la croissance en zone euro est attendue seulement à 2,7% cette année – un niveau très insuffisant pour effacer les stigmates de la crise. Comme ce fut le cas lors de la crise financière de 2007-2008, on observe un très net décalage de croissance entre les deux bords de l’Atlantique, qui pourrait également avoir des conséquences sur l’évolution des taux de change à moyen terme. Nous allons y revenir dans un instant. En attendant, le fort stimulus budgétaire américain couplé à un programme massif de rachats d’actifs mené par la Réserve Fédérale américaine pourrait inciter d’autres pays à envisager des mesures de soutien plus fortes. On le sait, dans un monde économique où le dollar américain domine, les décisions de politique budgétaire et monétaire des Etats-Unis ont un impact sur l’ensemble de l’économie mondiale. Il n’est donc pas improbable que certains pays décident d’accroitre leur soutien via le levier des dépenses publiques ou de la politique monétaire – on évoque notamment la possibilité que ce soit le cas du Royaume-Uni. Il est toutefois trop tôt pour savoir si cela va survenir prochainement. Néanmoins, on constatera que la BCE a été contrainte d’infléchir un peu son discours la semaine passée du fait de l’impact du stimulus budgétaire sur les anticipations d’inflation et l’évolution des taux sur le marché obligataire. Elle a été forcée d’annoncer une accélération des rachats d’actifs à partir du trimestre prochain dans l’espoir de contenir les craintes des investisseurs à propos de l’évolution des prix à la consommation. Malgré tous les commentaires concernant un monde désormais dominée par la Chine, ces dernières semaines montrent de manière flagrante que l’économie mondiale est encore et toujours sous l’hégémonie des Etats-Unis.
Le point technique
De manière intéressante, cette hégémonie américaine se traduit sur le marché des devises par un retour du dollar fort. Après la crise de 2007-2008, il fallut attendre près de quatre ans pour que le dollar américain se renforce significativement face aux autres monnaies. Cette fois-ci, il a fallu attendre seulement quelques mois. Plus de stimulus fiscal et monétaire induit une hausse marquée du billet vert qui traduit simplement les espoirs de forte reprise économique outre-Atlantique. Ainsi, le dollar index, qui s’était effondré à l’annonce du confinement mondial de mars 2020, est désormais proche du niveau des 92 – à seulement quelques points de son plus haut annuel. Le renforcement du billet vert est aussi perceptible face à l’euro ces derniers mois : la paire phare du marché des changes a perdu 2,4% depuis janvier. La baisse de l’euro risque de perdurer si le décalage de croissance entre les deux bords de l’Atlantique se confirme. Le prochain niveau majeur à surveiller est le support hebdomadaire à 1,1832.
Les supports et résistances affichés ci-dessous indiquent respectivement les points bas et hauts au sein desquels les cours devraient évoluer dans le courant de la semaine.
SUPPORTS | HEBDO | RÉSISTANCES | HEBDO | |
---|---|---|---|---|
S2 | S1 | R1 | R2 | |
EUR/USD | 1,1752 | 1,1832 | 1,2052 | 1,2193 |
EUR/GBP | 0,8458 | 0,8500 | 0,8667 | 0,8723 |
EUR/CHF | 1,0650 | 1,0856 | 1,1179 | 1,1269 |
EUR/CAD | 1,4523 | 1,4848 | 1,5287 | 1,5499 |
EUR/JPY | 127,52 | 128,31 | 131,89 | 133,62 |
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Les annonces à suivre
Cette semaine, plusieurs banques centrales doivent se réunir. Nous ne nous attendons à aucune action de la part de la Banque d’Angleterre qui devrait maintenir son programme de rachats d’actifs en l’état. La rapidité de la campagne de vaccination de l’autre côté de la Manche permet d’espérer un fort rebond de l’activité économique vers la fin du deuxième trimestre. De fait, davantage de soutien monétaire ne fait pas sens à ce stade. Enfin, l’attention se portera sur la Réserve Fédérale américaine qui doit se réunir le 17 mars. Nous tablons également sur un statu quo monétaire mais tout commentaire concernant l’évolution de l’inflation sera surveillé de près. Notons que le BLS (qui est l’équivalent de l’INSEE aux Etats-Unis) considère que le récent sursaut de l’inflation n’est que transitoire. La Réserve Fédérale partage cet avis, c’est pourquoi elle devrait s’abstenir de modifier son dispositif mis en place pour faire face à la crise.
Vous trouverez ci-dessous les publications et événements qui devraient avoir un impact majeur sur l’évolution du cours des devises.
JOUR | HEURE | PAYS | INDICATEUR | A QUOI S'ATTENDRE ? |
---|---|---|---|---|
16/03 | 11:00 | Indice ZEW du sentiment économique (Mars) | Le consensus des économistes table sur un net repli, à 59,6 contre 71,2 précédemment. | |
17/03 | 19:00 | Réunion de la banque centrale | Aucun changement à prévoir au niveau de la politique monétaire. En revanche, tout commentaire concernant l’évolution de l’inflation sera à surveiller. | |
18/03 | 13:00 | Réunion de la banque centrale | Maintien du taux directeur à un point bas historique, à 0,10%. | |
13:30 | Indice manufacturier de la Fed de Philadelphie (Mars) | Chiffre précédent à 23,1. |
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