Bilan de mi-année

Le point macro

Alors que le premier semestre arrive à son terme, c’est la bonne occasion pour faire un premier bilan de cette année 2021 mouvementée. Le rebond économique est perceptible dans toutes les grandes économies. Aux Etats-Unis, le pic de croissance a certainement déjà été atteint, mais les perspectives restent très bonnes en raison de nouvelles mesures de relance (notamment au niveau des infrastructures). La reprise américaine se traduit par des tensions inflationnistes importantes, à la fois au niveau du secteur manufacturier et du secteur des services. Toutefois, le risque de boucle prix-salaire est limité. A part dans certains secteurs bien précis (comme la restauration), les anticipations d’augmentation salariale restent modérées. A court terme, la banque centrale américaine devrait continuer d’avoir un positionnement ultra-accommodant. Le marché anticipe une première hausse de taux en janvier 2023 (contre avril 2023 il y a quelques semaines de cela). Le grand point d’attention va se concentrer cet été sur les discussions portant sur le tapering de la banque centrale. Ce n’est toutefois qu’à l’occasion de la réunion de Jackson Hole, fin août, que les cambistes devraient avoir plus d’informations concernant l’hypothèse d’un ralentissement prochain des rachats d’actifs de la banque centrale.
En zone euro, nous nous attendons à une nette accélération de la croissance au deuxième semestre. La zone euro est légèrement en retard du point de vue du cycle économique par rapport aux Etats-Unis et à la Chine. Les indicateurs économiques publiés la semaine dernière (indices PMI et indice IFO allemand) confirment que la zone euro est sortie au deuxième trimestre de cette année de la récession en double-creux liée à la pandémie et aux mesures de confinement. Même si ici et là le risque de résurgence de la Covid demeure du fait des variants, tout porte à croire qu’un confinement généralisé est désormais exclu grâce aux progrès enregistrés en l’espace de quelques mois sur le terrain de la vaccination. A l’inverse de la situation américaine, l’inflation en zone euro ne constitue pas un sujet majeur d’inquiétude. Comme l’ont montré les derniers indices PMI, les tensions sur les prix restent limitées au secteur manufacturier et résultent essentiellement de l’effet de base lié aux prix de l’énergie et aux disruptions persistantes au niveau du commerce international (qui devraient s’accentuer à court terme du fait de la fermeture la semaine dernière du port stratégique de Shenzhen en Chine à cause de la pandémie). D’ici à la fin de l’année, la BCE ne devrait pas modifier substantiellement sa politique monétaire. En revanche, on attend d’ici la fin de l’été la conclusion des travaux portant sur la revue stratégique de la banque centrale. Cela pourrait aboutir à ce qu’elle ait un rôle plus important dans la lutte contre le changement climatique.
Outre-Manche, le report de quelques semaines de la réouverture économique ne devrait pas avoir de conséquences significatives sur la croissance. Le PIB britannique est attendu en progression de 7% cette année. La BoE s’attend à ce que les pressions inflationnistes restent présentes à court terme, mais elles sont jugées comme temporaires. Pour la petite histoire, le communiqué de la banque centrale, publié jeudi dernier après sa réunion de politique monétaire, mentionnait à 25 reprises les termes « temporaire » et « transitoire » en lien avec l’inflation. Par conséquent, un changement à court terme au niveau de la politique monétaire britannique a peu de chances de survenir, de notre point de vue.
Enfin, en France, avec le desserrement des contraintes sanitaires, le climat des affaires s’améliore nettement ainsi que les perspectives d’emploi dans l’ensemble des secteurs et en premier lieu dans les services marchands. Les craintes concernant un bond du chômage se sont avérées infondées. Selon les derniers chiffres de l’URSSAF, les embauches sur des contrats d’au moins un mois en mai ont atteint le niveau record de 786 000. Tout indique que la dynamique reste très positive pour la France. Le seul bémol concerne le niveau d’endettement élevé de certaines entreprises qui pourrait les inciter à investir moins dans les années à venir – un problème que nous avons déjà souvent souligné.

Le point technique

Sur le marché des changes, le regain de volatilité qu’on avait constaté la semaine allant au 20 juin s’est atténué. Les devises émergentes sont en ordre dispersées depuis la réunion de la FED. Le real brésilien est en forte hausse de plus de 2,3% depuis le FOMC tandis que le rand sud-africain s’est effondré sur la même période de près de 3%. C’est la preuve que le marché des changes n’a pas encore de conviction forte concernant le futur de la politique monétaire américaine et l’éventualité d’un prochain tapering.
Au niveau des devises majeures, l’euro a évolué dans une borne de plus de 100 pips face au dollar américain sur les cinq dernières séances. La paire EUR/USD reste ancrée à proximité du seuil psychologique des 1,20. Le marché reste attentiste. Le franchissement de la résistance située à 1,2059 pourrait permettre une accélération haussière. A l’inverse, une baisse sous les 1,1840 pourrait ouvrir la porte à une chute vers les 1,1704 à moyen terme.
En ce qui concerne les paires EUR/CHF et EUR/GBP, il n’y a toujours pas de mouvements significatifs à mentionner. La volatilité reste désespérément basse.

Les supports et résistances affichés ci-dessous indiquent respectivement les points bas et hauts au sein desquels les cours devraient évoluer dans le courant de la semaine.

 SUPPORTSHEBDORÉSISTANCES HEBDO
S2S1R1R2
EUR/USD1,17041,18401,20591,2253
EUR/GBP 0,84000,84140,86370,8676
EUR/CHF 1,07481,08371,11021,1150
EUR/CAD 1,45001,45201,47571,4835
EUR/JPY 129,69131,69134,76135,00

Pour des conseils personnalisés sur les tendances et couvertures de change, contactez notre salle de marché :

+33 (0)1 48 09 09 83

Les annonces à suivre

Cette semaine sera marquée essentiellement par l’actualité américaine, avec la publication des chiffres de l’emploi vendredi. Après quelques chiffres un peu décevants sur le front du marché du travail ces dernières semaines, les cambistes surveilleront de près le niveau des créations d’emplois. Le reflux de la pandémie et la fin des chèques de soutien aux ménages dans plus d’une vingtaine d’Etats devraient logiquement aboutir à une baisse du taux de chômage. Toutefois, il convient d’être prudent. Les statistiques, de toute nature mais encore plus lorsqu’il est question du marché de l’emploi, ont été très volatiles depuis le début de la pandémie en mars 2020 (ce qui s’explique à la fois par des difficultés de collecte d’informations et des problèmes méthodologiques). Dit autrement, il serait erroné de tirer des conclusions sur le futur de la politique monétaire américaine à partir des seuls chiffres publiés ce vendredi.

Vous trouverez ci-dessous les publications et événements qui devraient avoir un impact majeur sur l’évolution du cours des devises.

JOURHEUREPAYSINDICATEURA QUOI S'ATTENDRE ?
29/0616:00Confiance du consommateur – Conference Board (Juin)Le consensus table sur un chiffre en hausse à 118,5 contre 117,2 précédemment.
30/0611:00Indice des prix à la consommation (Juin)Précédent à 2% en variation annuelle.
14:15Enquête ADP (Juin)Ralentissement attendu à 450k contre 978k pour le mois de mai.
01/0716:00Indice PMI manufacturier de l’ISM (Juin)Consensus à 61,1 contre 61,2 précédemment.
02/0714:30Rapport sur l’emploi américain (Juin)Le taux de chômage est attendu en baisse à 5,7% (contre 5,8% précédemment) et les créations d’emplois à 575k (contre 559k en mai).

Les informations présentées sur cette publication, vous sont communiquées à titre purement informatif et ne constituent ni un conseil d’investissement, ni une offre de vente, ni une sollicitation d’achat, et ne doivent en aucun cas servir de base ou être pris en compte comme une incitation à s’engager dans un quelconque investissement.