Fort attentisme sur l’EUR/USD

Le point macro

La réunion de la Réserve Fédérale américaine (FED) a été le point d’orgue de la semaine dernière mais n’a pas permis d’apporter la visibilité souhaitée par le marché des changes. Sans surprise, la FED a maintenu ses taux inchangés et ce au moins jusqu’en 2023, confirmant que la reprise économique sera particulièrement lente. Elle a également mis à jour ses prévisions économiques, pour la première fois depuis le mois de juin dernier. La récession est attendue moins importante qu’initialement prévu cette année (à -3,7% contre -6,5%), mais le momentum de la croissance devrait perdre en vigueur par la suite, ce qui explique la révision à la baisse des perspectives de hausse du PIB en 2021 et 2023, respectivement à 4% (première estimation à 5%) et à 3% (première estimation à 3,5%). Le bond redouté de l’inflation par certains cambistes est une crainte exagérée à en croire la banque centrale qui ne voit pas l’inflation au-dessus de 2% sur les trois prochaines années. Enfin, le rétablissement du marché de l’emploi prendra du temps puisque la FED anticipe que le taux de chômage ne renoue avec le seuil de 4%, qui s’assimile au plein-emploi, qu’en 2023.

Dit autrement, nous ne sortirons pas de sitôt des politiques monétaires ultra-accommodantes et des taux proches de zéro, constat qui vaut également pour la zone euro, étant donné la fragilité de la reprise économique qui se dessine au niveau mondial et des nombreuses incertitudes qui pèsent sur l’évolution de la pandémie alors que l’hémisphère nord va devoir affronter d’ici quelques semaines la grippe saisonnière qui, conjuguée au COVID-19, pourrait mettre sous tension le système hospitalier de certains pays. Le pire n’est jamais certain, mais il faut être lucide, nous ne sommes pas encore en phase de sortie de crise.

Le point technique

Au niveau du marché des changes, le panorama n’a pas changé pour l’EURUSD qui continue de suivre une évolution latérale entre 1,18 et 1,19, comme nous l’avions anticipé. La paire reste en phase de consolidation, avec un repli de seulement -0,24% sur les cinq dernières séances. Dans l’immédiat, nous ne voyons pas quel élément serait susceptible de changer la donne sur la paire. Attention toutefois, l’élection présidentielle américaine se rapproche et sera certainement facteur de volatilité. Nous y reviendrons prochainement.
On notera que la consolidation a aussi été la règle face à quasiment toutes les autres paires majeures, à l’exception du CHF. Sur la semaine écoulée, l’euro a perdu -1,29% face au yen et -0,80% face à la livre sterling en dépit de l’annonce de la Banque d’Angleterre indiquant qu’elle étudie sérieusement la mise en place de taux négatifs (qui d’habitude induit une baisse du taux de change de la monnaie concernée). Face au dollar canadien, l’euro a fait du surplace. La forte hausse du baril de pétrole sur les derniers jours (+10% pour le WTI et +8,70% pour le Brent) n’a pas constitué un élément de soutien pour la monnaie canadienne.

Les supports et résistances affichés ci-dessous indiquent respectivement les points bas et hauts au sein desquels les cours devraient évoluer dans le courant de la semaine.

 SUPPORTSHEBDORÉSISTANCES HEBDO
S2S1R1R2
EUR/USD1,16631,17521,19151,1989
EUR/GBP 0,89870,90770,92620,9358
EUR/CHF 1,06361,07031,08151,0906
EUR/CAD 1,54791,55571,57361,5865
EUR/JPY 121,76122,79125,38126,94

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Les annonces à suivre

Cette semaine sera beaucoup plus calme sur le front des statistiques. Aucune grande banque centrale ne figure au calendrier économique. L’attention se portera essentiellement sur les statistiques allemandes du mois de septembre, notamment le PMI manufacturier et l’indice IFO du climat des affaires, qui pourraient confirmer que la reprise s’est un peu essoufflée ces dernières semaines, ce qui irait dans le sens des indicateurs à haute fréquence (comme la consommation d’électricité) qui dressaient un tel constat depuis début août.
Le thème un peu inextricable du Brexit va également ressurgir en fin de semaine, avec la tenue prévue d’un Conseil Européen le 25 septembre sur le futur des relations entre l’UE et le Royaume-Uni. Ces dernières semaines, le gouvernement Johnson a particulièrement irrité ses homologues en Europe continentale en menaçant de revenir sur certains engagements déjà actés. Bien qu’il s’agisse certainement d’une tactique de négociation, le risque est de braquer les leaders européens qui ont bien d’autres sujets plus primordiaux à gérer (comme la crise économique et sanitaire). Malgré tout, nous continuons à penser qu’un accord portant sur un nombre de sujets très restreints sera signé à la dernière minute, évitant ainsi que le scénario de hard Brexit ne se réalise début 2021.

Vous trouverez ci-dessous les publications et événements qui devraient avoir un impact majeur sur l’évolution du cours des devises.

JOURHEUREPAYSINDICATEURA QUOI S'ATTENDRE ?
23/0909:30PMI manufacturier (Sept)Précédent à 52,2.
24/0910:00IFO climat des affaires (Sept)Légère baisse attendue par le consensus à 92,2 contre 92,6 précédemment.
25/0914:30Commandes de biens durables (Août)Baisse attendue à 2%.

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