Le mot de l’année 2021 : Logistique

Le point macro

Le mot de l’année 2021 sera « logistique ». Maintenant qu’un vaccin a été trouvé, il faut que les infrastructures idoines soient en place pour se hâter de vacciner la population. A ce niveau, trois pays se démarquent nettement : les Etats-Unis, le Royaume-Uni et également Israël. A ce jour, environ 1,2 million de personnes ont été vaccinées contre le coronavirus aux Etats-Unis, autour d’un million outre-Manche et environ un million en Israël (à un rythme d’environ 115 000 vaccinations par jour). Le rythme est plus poussif en France où la vaccination a débuté il y a seulement une semaine, notamment en raison d’un approvisionnement qui est très dépendant de Sanofi qui connait quelques difficultés à développer un vaccin et d’un fort étatisme qui empêche le déploiement rapide des infrastructures de santé aptes à accueillir le public sur tout le territoire. Dans les deux trimestres à venir, le retour à la normale sur le plan économique va étroitement dépendre de la capacité à atteindre le seuil d’immunité collective qui est fixé entre 60% et 75% de la population (selon les dernières études, ce seuil serait autour de 75% dans le cadre de la récente mutation du virus initialement observée au Royaume-Uni). Les pays qui réussiront les premiers à atteindre ce seuil bénéficieront d’un avantage concurrentiel décisif par rapport aux autres et pourront escompter une reprise de l’activité beaucoup plus rapide, du fait de la quasi-disparition des mesures de restriction. C’est donc, vous l’aurez compris, une reprise économique très hétérogène au niveau mondial qui nous attend cette année. L’Asie, qui devrait continuer de capitaliser sur le rétablissement chinois, ainsi que les pays anglo-saxons devraient tirer leur épingle du jeu cette année alors que le retour à la croissance en Europe continentale a de fortes chances d’être plus lent, avec le maintien de mesures de distanciation sociale au moins jusqu’à la fin de l’été.

Le point technique

Sur le marché des changes, sans surprise, il y a eu assez peu de mouvements la semaine dernière. Les principales paires ont continué d’évoluer proche de leurs niveaux des dernières semaines : 1,22 pour l’EUR/USD, 1,08 pour l’EUR/CHF, 0,89 pour l’EUR/GBP et 126 pour l’EUR/JPY. La volatilité était relativement contenue sur la paire EUR/USD avec un range de fluctuations de 130 points compris entre 1,2150 et 1,2280. En l’absence d’indicateurs macroéconomiques et de réunion de banque centrale, ce sont les niveaux techniques et les robots de trading qui ont été les principaux moteurs du marché des changes.

Les supports et résistances affichés ci-dessous indiquent respectivement les points bas et hauts au sein desquels les cours devraient évoluer dans le courant de la semaine.

 SUPPORTSHEBDORÉSISTANCES HEBDO
S2S1R1R2
EUR/USD1,20631,21241,23181,2445
EUR/GBP 0,85250,87890,91540,9318
EUR/CHF 1,06101,07051,09071,0975
EUR/CAD 1,53001,53401,57741,5858
EUR/JPY 124,81125,56127,05127,80

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Les annonces à suivre

Cette semaine, l’attention des cambistes se portera principalement sur deux évènements. Il s’agit d’abord du traditionnel rendez-vous qui a lieu chaque premier vendredi du mois. Le rapport sur l’emploi américain devrait confirmer un ralentissement marqué de l’activité économique en décembre, du fait de la recrudescence des cas de coronavirus aux Etats-Unis. Le taux de chômage est attendu en hausse à 6,8% de la population active, contre 6,7% en novembre – marquant ainsi la première hausse depuis son pic d’avril à 14,7%. En outre, les créations d’emplois devraient chuter nettement d’après les économistes, avec seulement 100 000 nouveaux emplois créés en décembre contre 245 000 emplois en novembre. Toutefois, si ces mauvais chiffres sont confirmés, l’impact sur le marché des changes devrait être faible. En effet, depuis que ces chiffres ont été collectés par le Département du Travail, le Congrès américain a trouvé un accord sur un ambitieux plan de relance, ayant pour marqueur principal l’envoi d’un chèque de près de 2000 dollars aux ménages américains (montant qui était initialement souhaité par le président Trump). Ce plan de relance devrait ainsi permettre d’avoir une reprise soutenue au premier trimestre de cette année, qui sera aussi amplifiée par la rapidité du processus de vaccination. Dans ce contexte, plusieurs banques ont revu à la hausse leur prévision de croissance pour ce trimestre. Ainsi, Goldman Sachs table désormais sur un rebond de l’activité à +5% au premier trimestre contre +3% précédemment.

Enfin, l’élection sénatoriale en Géorgie aura lieu demain. Il s’agit d’une étape électorale stratégique pour la présidence Biden. Si les Démocrates parviennent à remporter le scrutin, comme semblent l’indiquer les sondages, ils pourront ainsi contrôler les deux chambres du Congrès ce qui laisserait beaucoup plus de latitude au président élu J. Biden pour mener à bien son programme économique de campagne, et notamment ses promesses en termes de hausse de la fiscalité pour les plus aisés et de mise en œuvre de l’agenda climatique. Même si cette élection risque d’avoir peu d’effet immédiat sur le marché des devises, sa portée n’en reste pas moins décisive pour les quatre prochaines années.

Vous trouverez ci-dessous les publications et événements qui devraient avoir un impact majeur sur l’évolution du cours des devises.

JOURHEUREPAYSINDICATEURA QUOI S'ATTENDRE ?
05/0116:00Indice PMI manufacturier de l’ISM (Décembre)Baisse attendue à 56,5 contre 57,5 précédemment.
Non définiElection sénatoriale en GéorgieUne victoire des Démocrates leur permettrait de contrôler les deux chambres du Congrès américain et donc faciliterait largement la tâche au président élu J. Biden
07/0116:00Indice PMI non manufacturier de l’ISM (Décembre)Le consensus table sur un chiffre à 54,5 contre 55,9 précédemment.
08/0114:30Rapport sur l’emploi (Décembre)Le taux de chômage officiel (aussi appelé U-3) est attendu en légère hausse à 6,8% et les créations d’emplois dans le secteur non agricole sont aussi prévues en ralentissement, à 100 000.

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