Le retour de l’inflation

Le point macro

Depuis le début de l’année, la pandémie et l’inflation sont les deux points d’attention majeurs sur le marché des changes. Au niveau de la pandémie, les signaux sont de plus en plus positifs au fur à mesure de l’accélération de la vaccination dans les pays développés. L’Europe continentale est en train de rattraper son retard, ce qui devrait permettre de sauver une partie de la saison touristique qui est si importante pour la dynamique économique dans les pays du Sud (à titre d’exemple, le tourisme contribue à hauteur de 30% du PIB de Malte si on inclut les effets directs et indirects). Suivant l’exemple de l’Espagne, l’Italie a annoncé la semaine dernière être prête à accueillir les touristes étrangers cet été. Entre baisse des prix, accélération de la vaccination et un protocole sanitaire plus ou moins souple, tout est fait pour attirer les vacanciers sur les bords de la Méditerranée. Il est donc probable que le PIB au troisième trimestre connaisse un fort et net rebond dans la plupart des économies européennes.

Au niveau de l’inflation, tous les signaux sont au rouge. L’indice Bloomberg d’évolution des matières premières est à son plus haut niveau depuis 2011. Aux Etats-Unis, les anticipations d’inflation à cinq ans ont atteint leur point haut depuis avril 2011 à 2,69% en fin de semaine dernière. Confrontés à une hausse du prix des consommations intermédiaires, les industriels commencent à faire passer ces hausses dans leurs prix de vente, ce qui alimente une spirale inflationniste. Celle-ci est toutefois plus marquée aux Etats-Unis qu’en zone euro. Pour autant, la hausse de l’inflation ne devrait être que transitoire. C’est en tout cas ce que nous disent les banquiers centraux. Il y a quelques jours de cela, J. Powell a réaffirmé que la politique monétaire américaine va demeurer accommodante et qu’une hausse des taux pour contrer l’inflation n’est pas une option aujourd’hui sur la table. Son objectif est d’effacer complètement les stigmates économiques de la crise. « L’économie américaine n’aura atteint son plein potentiel que lorsque tout le monde pourra contribuer et partagera les bénéfices de la prospérité » a-t-il rappelé. Nulle question pour le moment de modifier le programme de rachats d’actifs et encore moins d’augmenter les taux d’intérêt. C’est plutôt une bonne nouvelle pour le marché et également pour les actifs à risque (comme l’euro ou les monnaies matières premières).

Sur le front des banques centrales, comme prévu, la Norges Bank (banque centrale de Norvège) a maintenu son taux directeur à un point bas historique de 0%. Toutefois, en raison de tensions inflationnistes importantes et durables (notamment au niveau de l’immobilier), la Norges Bank devrait être la première banque centrale d’un pays développé à augmenter ses taux, plus tard cette année. L’impact sur l’EUR/NOK était faible, avec une paire qui a fini quasiment stable en variation hebdomadaire (+0,07%). Enfin, la Banque d’Angleterre a indiqué ralentir le rythme de ses rachats d’actifs, ce qui était anticipé par les cambistes. Elle suit ainsi la ligne suivie par la Banque du Canada il y a quelques semaines de cela. Là encore, l’impact sur le taux de change de la livre sterling était faible. La paire EUR/GBP reste ancrée entre les 0,85-0,86, comme c’est le cas depuis un mois.

Le point technique

La paire phare du marché des changes, l’EUR/USD, a connu une progression de 1% sur la semaine dernière, restant toujours autour de la zone des 1,20-1,21. L’appétit au risque en lien avec l’accélération de la vaccination et la réouverture économique qui se matérialise en Europe continue de soutenir la monnaie unique. Du point de vue de l’analyse technique, une clôture cette semaine au-dessus de la résistance située à 1,2200 pourrait permettre une accélération de la hausse en direction de la zone des 1,2300-1,2329 à moyen terme. Comme ce fut le cas sur la période mai à juillet 2020, l’euro bénéficie pleinement de la sortie du confinement et de l’amélioration économique qui suit. Nous sommes en revanche plus prudents pour la suite car de nombreuses incertitudes demeurent concernant la rentrée prochaine.

Les supports et résistances affichés ci-dessous indiquent respectivement les points bas et hauts au sein desquels les cours devraient évoluer dans le courant de la semaine.

 SUPPORTSHEBDORÉSISTANCES HEBDO
S2S1R1R2
EUR/USD1,19291,19751,22001,2329
EUR/GBP 0,85000,85950,87490,8801
EUR/CHF 1,08051,09071,11101,1210
EUR/CAD 1,41901,45301,49991,5253
EUR/JPY 127,02129,18132,47133,50

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Les annonces à suivre

Cette semaine, l’appétit au risque sur le marché des changes devrait être encore alimenté par de solides statistiques économiques – ce qui est largement attendu par les cambistes. L’indice ZEW allemand pour le mois de mai sera la principale annonce européenne de la semaine. Le consensus table sur un bond à 79,0 contre 70,7 précédemment. Bien que cette statistique soit plutôt mineure, elle peut parfois provoquer un peu de volatilité sur la paire EUR/USD si le chiffre final diffère beaucoup des attentes. D’où la nécessité d’être vigilant. A noter également cette semaine plusieurs chiffres britanniques (dont le PIB au premier trimestre qui va être lourdement impacté par le confinement) et de nouveaux chiffres de l’inflation aux Etats-Unis. Rappelons que le marché anticipe que le pic d’inflation du côté américain survienne ce mois-ci.

Vous trouverez ci-dessous les publications et événements qui devraient avoir un impact majeur sur l’évolution du cours des devises.

JOURHEUREPAYSINDICATEURA QUOI S'ATTENDRE ?
11/0511:00Indice ZEW du sentiment économique (Mai)Hausse à 79,0 contre 70,7 précédemment.
12/0508:00PIB au premier trimestreConsensus à -8,1% contre -7,3% en variation annuelle.
08:00Production manufacturière (Mars)Hausse de 0,5% contre 1,3% précédemment.
14:30ICP core (Avril)Stable à 0,3% en variation mensuelle.
13/0514:30Prix à la production (Avril)Baisse à 0,3% contre 1,0% précédemment.

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