Le point macro
L’eurodollar a fait quasiment du surplace la semaine passée dans un contexte de retour de la faible volatilité qui est typique à cette période de l’année. Sur le plan sanitaire, la situation continue à se dégrader à un rythme particulièrement rapide outre-Atlantique, à tel point que le Royaume-Uni, fidèle allié de Washington, a décidé d’imposer une quarantaine à tous les voyageurs en provenance des Etats-Unis. A ce jour, quatre Etats américains, parmi les plus importants (Arizona, Californie, Floride, Texas), ont été contraints de refermer leur économie tandis qu’onze autres Etats ont mis le processus de réouverture en mode pause. Selon les données communiquées par le département de médecine de l’Université John Hopkins, les Etats-Unis recensent plus de 2,7 millions de cas d’infections (un record mondial) et 128 700 décès (là encore, un record mondial). Malgré des indicateurs plutôt rassurants publiés la semaine dernière, en particulier au niveau de l’emploi américain, il y a fort à craindre que l’expansion de la pandémie nuise fortement à l’activité économique aux Etats-Unis cet été. Il ne faut donc pas trop s’attarder sur les statistiques économiques du mois de juin qui reflètent une réalité qui n’existe plus. L’économie américaine, en tout cas une grande partie, est de nouveau confinée.
En Europe, la crise sanitaire n’est plus un sujet. A part le Royaume-Uni et la Suède, la pandémie est sous contrôle partout ailleurs sur le Vieux-Continent. L’économie montre des signes évidents de rétablissement grâce à l’action de la BCE qui a permis de maintenir grand ouvert le canal du crédit aux entreprises – ce qui est inhabituel en période de récession. En revanche, la question de la relance de la demande se pose. Il n’est pas certain que l’épargne de précaution accumulée au printemps soit utilisée pour relancer la consommation du fait des craintes pesant sur l’évolution du taux de chômage. Un seul chiffre : selon l’enquête sur la confiance des consommateurs de l’INSEE, 78% des personnes interrogées ont peur d’une forte hausse du taux de chômage en France sur les douze prochains mois – un record depuis juin 2013. Cela prouve une nouvelle fois que les risques baissiers sur la reprise économique sont nombreux et que rien n’est encore gagné. La réalité, c’est qu’il faudra certainement attendre le mois de septembre pour savoir comment la crise va affecter les comportements d’investissement et de consommation et quelle sera l’ampleur des licenciements.
Le point technique
Du point de vue de l’analyse technique, le champ de bataille pour l’EUR/USD est inchangé par rapport à la semaine dernière. La paire avait évolué dans une borne de fluctuations de seulement 100 pips. Nous nous attendons à ce que la volatilité reste faible dans les séances à venir ce qui pourrait se traduire par une fluctuations dans un range étroit, entre son support situé à 1,1140 et sa première résistance à 1,1320.
On observe également une stabilisation de la paire EUR/CHF depuis un mois au-dessus des 1,06. Les interventions de la Banque Nationale Suisse, bien qu’elles soient en baisse, sont un plein succès. Comme le risque géopolitique reste réduit, un repli vers le franc suisse des opérateurs de marché est exclu.
Enfin, nous maintenons notre biais haussier sur la paire EUR/GBP. On observe depuis peu un rebond des requêtes Google concernant un « hard Brexit » ce qui traduit le retour d’une fébrilité concernant le processus de Brexit. La paire a donc de fortes de chances de renouer avec la zone des 0,92 à court terme.
Les supports et résistances affichés ci-dessous indiquent respectivement les points bas et hauts au sein desquels les cours devraient évoluer dans le courant de la semaine.
SUPPORTS | HEBDO | RÉSISTANCES | HEBDO | |
---|---|---|---|---|
S2 | S1 | R1 | R2 | |
EUR/USD | 1,1065 | 1,1140 | 1,1320 | 1,1425 |
EUR/GBP | 0,8866 | 0,8966 | 0,9129 | 0,9165 |
EUR/CHF | 1,0576 | 1,0606 | 1,0743 | 1,0826 |
EUR/CAD | 1,4955 | 1,5132 | 1,5421 | 1,5485 |
EUR/JPY | 118,39 | 119,34 | 121,16 | 122,05 |
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Les annonces à suivre
L’agenda économique de la semaine est plutôt réduit. Une nouvelle fois, nous vous mettons en garde concernant une mauvaise interprétation des données économiques. L’indice ISM non manufacturier pour le mois de juin qui sera publié cet après-midi devrait remonter à 48,9 – ce qui induit graphiquement la formation d’un « V ». Ce n’est en rien le signe d’une reprise en « V » de l’économie. Si le consensus dit vrai, cela signifie seulement que la contraction dans le secteur des services est moins prononcée en juin qu’en mai.
Enfin, l’autre sujet qui va animer l’actualité économique au moins jusqu’à la mi-juillet va être le plan de relance européen. Selon Bruxelles, une proposition de compromis qui pourrait satisfaire les pays frugaux (comme les Pays Bas) pourrait être présentée cette semaine dans l’optique d’une adoption par le Conseil européen les 17-18 juillet prochains.
Vous trouverez ci-dessous les publications et événements qui devraient avoir un impact majeur sur l’évolution du cours des devises.
JOUR | HEURE | PAYS | INDICATEUR | A QUOI S'ATTENDRE ? |
---|---|---|---|---|
06/07 | 16:00 | Indice ISM non manufacturier (juin) | Hausse à 48.9 (mais toujours en contraction). | |
07/07 | 16:00 | Rapport JOLTS sur les nouvelles offres d’emploi (mai) | Consensus à 5,000M. |
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