Semaine de transition

Le point macro

C’est une semaine de transition qui commence, avant la réunion tant attendue de la banque centrale américaine les 14 et 15 décembre prochains. A cette occasion, l’institution devrait débattre d’une accélération du processus de tapering (qui correspond à la baisse des rachats d’actifs) afin de lutter contre les pressions inflationnistes. Le président de la banque centrale, Jerome Powell, a confié ses doutes aux législateurs américains concernant l’évolution de l’inflation, lors d’une audition au Congrès en début de semaine dernière. Il a reconnu que l’inflation n’est peut-être pas transitoire. « C’est probablement le bon moment pour retirer ce mot », a-t-il reconnu. Jusqu’à présent, la banque centrale américaine ne cessait de répéter que l’inflation observée, en grande partie liée à la pandémie, ne sera pas durable. Les récents chiffres contredisent cette affirmation. L’inflation est de plus en plus généralisée et concerne aussi les salaires. Les Etats-Unis sont certainement face à ce qu’on appelle en économie une boucle prix-salaire. Les travailleurs demandent des salaires plus élevés pour faire face à l’inflation ce qui l’alimente en retour. S’ajoute à cela la pénurie de main d’œuvre dans de nombreux secteurs. Pour la première fois depuis des décennies, le rapport de force entre employés et employeurs s’est inversé outre-Atlantique.
En zone euro, l’inflation augmente aussi. Elle a atteint 4,9% sur un an lors du mois de novembre. C’est un point haut depuis vingt ans. La progression des prix de l’énergie est fulgurante : +27,4% sur un an. Cela pourrait durer encore plusieurs mois, probablement jusqu’en février ou en mars 2022, selon les experts. Pour l’instant, la banque centrale européenne maintient que l’inflation va refluer progressivement à partir de l’an prochain. C’est optimiste. Ses prévisions d’inflation pour 2022 et 2023, respectivement à 1,7% et à 1,5%, seront certainement largement dépassées.

Dans le reste du monde, le mouvement de hausse des taux directeurs se poursuit. Selon la banque américaine Goldman Sachs, il y a eu au total 101 hausses de taux de la part de 39 banques centrales depuis le début de l’année. Les banques centrales des pays émergents sont celles qui ont réagi le plus vite et le plus fortement aux pressions inflationnistes (Russie, Brésil par exemple). Elles ont plus d’expérience dans la gestion des poussées inflationnistes que les banques centrales des grands pays développés. D’autres hausses de taux sont à venir dans les semaines et les mois à venir.

Au niveau de la pandémie, tous les continents sont désormais touchés par le variant Omicron. Les Etats-Unis n’envisagent pas de mesures plus strictes. A l’inverse, plusieurs pays européens optent pour le retour des restrictions (Allemagne, par exemple). Le débat concernant la vaccination obligatoire va être un point d’attention majeur en Europe. La Commission Européenne souhaite que le sujet soit abordé. Mais c’est certainement très dur à mettre en œuvre dans la pratique. Il est encore trop tôt pour juger des conséquences économiques de l’arrivée de la nouvelle vague.

Le point technique

Sur le marché des changes, la baisse de l’euro face au dollar américain est toujours d’actualité. Le chiffre décevant de l’emploi américain en novembre a provoqué un peu de volatilité. Mais cela ne change pas la tendance de fond. Sur un mois, la paire EUR/USD s’est dépréciée de 2,6%. Depuis le début de l’année, elle a perdu 7,6% de sa valeur. A moins d’un franchissement durable de la résistance située à 1,1425 (voir tableau ci-dessous), la tendance baissière devrait perdurer. La prochaine cible pour la paire se situe à 1,1132. Elle sera atteinte sous peu, de notre point de vue.
L’euro évolue dans un canal baissier de long terme face au dollar canadien, également. Depuis le début de l’année, la paire EUR/CAD a perdu 7% de sa valeur. Le dollar canadien est aidé par la perspective d’un durcissement monétaire de la part de la Banque du Canada au cours de la première partie de l’année 2022, et plus marginalement par la hausse des cours de l’énergie. Les seuils techniques à surveiller sont le support à 1,4263 (qui est encore un peu éloigné) et la résistance à 1,4596.

Les supports et résistances affichés ci-dessous indiquent respectivement les points bas et hauts au sein desquels les cours devraient évoluer dans le courant de la semaine.

 SUPPORTSHEBDORÉSISTANCES HEBDO
S2S1R1R2
EUR/USD1,10001,11321,13711,1425
EUR/GBP 0,83340,84100,85920,8690
EUR/CHF 1,02851,03001,05111,0588
EUR/CAD 1,40471,42631,45961,4717
EUR/JPY 124,89126,10128,56129,35

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Les annonces à suivre

La principale statistique cette semaine sera l’indice ZEW du sentiment économique en Allemagne pour le mois de décembre. Un nouveau décrochage fait craindre une contraction de l’activité économique outre-Rhin en cette fin d’année. De nouvelles mesures de restrictions n’arrangent rien. Du côté des banques centrales, le principal rendez-vous sera la réunion de la Banque du Canada ce mercredi. Aucun changement au niveau de la politique monétaire n’est prévu par les analystes, à court terme. La banque centrale devrait laisser la porte ouverte à une première hausse des taux en 2022, malgré les incertitudes concernant la pandémie.

Vous trouverez ci-dessous les publications et événements qui devraient avoir un impact majeur sur l’évolution du cours des devises.

JOURHEUREPAYSINDICATEURA QUOI S'ATTENDRE ?
07/1211:00Indice ZEW du sentiment économique (Décembre)Très forte baisse attendue, de 31,7 à 20 en l’espace d’un mois.
08/1200:50PIB au troisième trimestreSortie de la contraction. Hausse du PIB attendue à 0,4% en variation trimestrielle.
16:00Réunion de la Banque du CanadaAucun changement au niveau de la politique monétaire attendu.
10/1214:30IPC core (Novembre)Repli sur un mois à 0,4% contre 0,6% en octobre. Mais l’inflation reste très élevée.

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