Le point macro
Super Mario est de retour. L’ancien président de la Banque Centrale Européenne (BCE) M. Draghi a été appelé au chevet de l’Italie après l’échec des négociations pour parvenir à la création d’un gouvernement de coalition autour du Premier ministre sortant G. Conte. L’Italie s’oriente vers son troisième gouvernement technique en l’espace de trente ans. Le dernier gouvernement technique en date était celui de M. Monti (2011-2013). Les opérateurs de marché en gardent un bon souvenir puisqu’il avait réussi à restaurer la confiance des investisseurs dans le pays en pleine crise de la dette souveraine européenne et avait mené à bien plusieurs réformes structurelles, notamment portant sur le marché du travail. Si M. Draghi réussit à former un gouvernement, sa principale mission consistera à présenter auprès de la Commission Européenne un plan solide de mesures de relance qui seront financées directement par le plan de relance européen dont 200 milliards d’euros sont attribués à l’Italie (selon la répartition suivante : 120 milliards d’euros de prêts et 80 milliards d’euros de subventions).
Toujours en Europe, l’inflation a connu son plus fort bond en l’espace de 20 ans dans l’union monétaire. En janvier, elle a atteint 0,9% sur un an contre -0,3% en décembre. La progression de l’ordre de 1,2 point s’explique essentiellement par des facteurs conjoncturels (ex : fin de la baisse de la TVA en Allemagne), ce qui signifie que l’inflation est vouée à chuter de nouveau dans les mois à venir. Dans ces circonstances, aucun changement au niveau de la politique monétaire de la BCE n’est envisagé.
Enfin, la Banque d’Angleterre (BoE) a passé en revue ses mesures de soutien à l’économie, sans apporter de modifications. Comme prévu, le taux directeur principal demeure à 0,1% et le programme de rachats d’actifs reste en l’état. La banque centrale a clairement exclu la possibilité de mettre en place des taux négatifs (sur le modèle de ce que pratique la BCE) alors que le marché des changes avait évoqué cette option à plusieurs reprises au cours des derniers mois. C’est une nouvelle fois la confirmation que la politique monétaire dans les grands pays développés devrait rester en mode pilotage automatique au moins jusqu’à l’été. C’est au tour de la politique budgétaire de prendre fermement le relais.
Le point technique
Sur le marché des devises, la paire EUR/USD a chuté sous le seuil psychologique des 1,2000 la semaine dernière. Cette baisse s’explique essentiellement par le différentiel économique entre les deux bords de l’Atlantique (surperformance américaine versus contraction de l’activité en zone euro), la hausse des taux longs américains et également par les difficultés importantes en termes de déploiement du vaccin dans l’UE. A surveiller cette semaine si la baisse se poursuit la zone de support située à 1,1877.
On notera également un regain de volatilité sur la paire EUR/GBP en lien avec la décision de la Banque d’Angleterre de ne pas mettre en place de taux négatifs. La réaction des cambistes peut se résumer à un seul mot : enthousiasme. En variation hebdomadaire, la livre sterling a ainsi gagné près de 1,3% face à l’euro. En tablant sur une amélioration rapide de la situation sanitaire outre-Manche et sur un possible important rebond économique, il n’est pas exclu que la phase d’appréciation de la livre sterling se poursuive à moyen terme, avec une cible à 0,8500 pour la paire EUR/GBP.
Les supports et résistances affichés ci-dessous indiquent respectivement les points bas et hauts au sein desquels les cours devraient évoluer dans le courant de la semaine.
SUPPORTS | HEBDO | RÉSISTANCES | HEBDO | |
---|---|---|---|---|
S2 | S1 | R1 | R2 | |
EUR/USD | 1,1850 | 1,1877 | 1,2195 | 1,2250 |
EUR/GBP | 0,8500 | 0,8674 | 0,8906 | 0,8952 |
EUR/CHF | 1,0654 | 1,0728 | 1,0921 | 1,1000 |
EUR/CAD | 1,5102 | 1,5156 | 1,5596 | 1,5640 |
EUR/JPY | 123,19 | 124,94 | 127,77 | 128,43 |
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Les annonces à suivre
Cette semaine sera une nouvelle fois calme sur le front macroéconomique, avec peu d’indicateurs notables prévus. En Europe, l’attention se portera essentiellement sur l’inflation, avec les chiffres pour l’Allemagne et l’Espagne. L’impact sur le marché des devises sera proche de zéro. Enfin, du côté américain, l’indicateur le plus important concernera l’indice de confiance des consommateurs de l’Université du Michigan. Il s’agira de la première estimation pour le mois de février. Malgré la recrudescence de la pandémie outre-Atlantique, les récentes mesures de relance de l’administration Biden ont de fortes chances de soutenir le moral des consommateurs dans les mois à venir. Dernier point à surveiller, les discussions portant sur la formation du gouvernement mené par M. Draghi en Italie. Même si les échanges n’en sont qu’au stade préliminaire, à ce stade tout semble indiquer que les discussions seront couronnées de succès car il y a un large consensus dans la classe politique italienne en faveur de cette solution.
Vous trouverez ci-dessous les publications et événements qui devraient avoir un impact majeur sur l’évolution du cours des devises.
JOUR | HEURE | PAYS | INDICATEUR | A QUOI S'ATTENDRE ? |
---|---|---|---|---|
10/02 | 08:00 | Indice des prix à la consommation (Janvier) | Hausse à 0,5% en variation mensuelle. | |
12/02 | 16:00 | Indice Michigan de confiance des consommateurs (Février) | Chiffre précédent à 79,0 pour le mois de janvier. |
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