L’euro est-il en mesure de renouer avec ses points hauts de 2019 ?

Le point macro

Le G20 n’a pas fondamentalement bougé les lignes. La rencontre entre le président Trump et son homologue chinois constituait une belle opération de communication politique, mais n’a certainement pas permis d’opérer un saut stratégique afin de parvenir prochainement à un accord commercial. Etant donné les nombreux points de divergence, une rencontre de seulement 90 minutes n’était pas suffisante. La guerre commerciale et son pans technologique avec Huawei risque de continuer et de créer des tensions cet été sur le marché des changes. Ajoutons à cela, les réunions importantes à la fin du mois de la Fed et de la BCE qui vont certainement créer beaucoup de volatilité sur la paire euro/dollar. En l’absence d’accord commercial entre la Chine et les Etats-Unis, nous anticipons toujours une baisse de taux préventive par la banque centrale américaine, probablement de seulement 25 points de base. Notons que ce scénario est déjà intégré dans les prix offerts par le marché, ce qui explique la hausse de l’euro de près de 1.88% face au dollar sur le mois écoulé.

En revanche, l’euro restait toujours nettement en repli face au franc suisse, qui sert de valeur refuge pour contrer les nombreux risques géopolitiques actuellement présents (tensions croissantes entre l’Iran et les Etats-Unis, guerre commerciale et Brexit). La monnaie unique affiche un recul sur le mois de juin de 1,30% face au CHF, ce qui constitue sa plus mauvaise performance face à une paire majeure. Résultat, l’euro a frôlé la semaine dernière le seuil stratégique des 1,10 qui, en cas de cassure, entraine quasi-systématiquement une intervention de la Banque Nationale Suisse (BNS) pour faire baisser le taux de change du CHF. Il y a eu des rumeurs – non confirmées – ces derniers jours de rachats préventifs d’euros par la BNS, ce qui pourrait expliquer le retour de la paire vers les 1,11. Il faudra être extrêmement vigilant si vous êtes exposés au CHF dans les semaines à venir. La situation de risque géopolitique élevé couplée à une baisse des volumes sur le forex, qui est normale l’été, pourraient de nouveau pousser l’EUR/CHF vers les 1,10 et entrainer par ricochet de violents mouvements à la hausse en cas d’intervention de la BNS. Il s’agit d’une des paires majeures qui est le plus susceptible de connaître beaucoup de volatilité dans les semaines à venir.

Le point technique

Avec la perspective de baisse des taux de la Fed à la fin du mois, la question de savoir si la paire EUR/USD va être en mesurer de renouer avec ses points hauts de l’année se pose. Les signaux fournis par l’analyse technique sont plutôt positifs. L’EUR/USD a réussi à sortir de son canal baissier de long terme au mois de juin, en parvenant à faire une échappée au-dessus des 1,1215. Le RSI 14 jours, qui est communément utilisé par les investisseurs, est en zone d’achat, autour de 53, et n’indique aucun risque immédiat de surachat. En outre, le mouvement haussier reste encore porté par les moyennes mobiles à 50 jours et à 200 jours. En toute logique, la prochaine cible pour la paire sera de renouer avec la zone des 1,15, mais il faudra pour y parvenir une impulsion venant des indicateurs économiques et/ou des banques centrales. Les statistiques prévues cette semaine pourraient favoriser un mouvement en ce sens.

Les supports et résistances affichés ci-dessous indiquent respectivement les points bas et hauts au sein desquels les cours devraient évoluer dans le courant de la semaine.

 SUPPORTSHEBDORÉSISTANCES HEBDO
S2S1R1R2
EUR/USD1,11131,12421,14391,1507
EUR/GBP 0,88700,88200,89730,9025
EUR/CHF 1,09611,10311,11961,1292
EUR/CAD 1,45491,47711,51241,5216
EUR/JPY 120,52121,26122,87124,04

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Les annonces à suivre

La principale statistique à surveiller sera la publication, comme chaque premier vendredi du mois, des chiffres de l’emploi américain. Même si le consensus table sur un rebond des créations d’emploi à 165 000 en juin, il s’agit d’un chiffre plutôt décevant par rapport aux niveaux atteints en 2018 et qui pourrait accentuer le repli du dollar face à l’euro en renforçant la probabilité de baisse des taux par la Fed. Ces derniers mois, outre-Atlantique, le marché de l’emploi a montré des signes d’essoufflement. La moyenne mobile à six mois au niveau des créations d’emploi est actuellement à son plus bas niveau depuis la crise de la zone euro sur la période 2011-2012. Par ailleurs, l’indice PMI manufacturier américain, attendu ce jour, devrait afficher un net ralentissement en juin, ce qui serait cohérent avec les données fournis par les indicateurs manufacturiers régionaux ces dernières semaines. Si ces attentes sont confirmées, cela constituera une raison supplémentaire pour baisser les taux. De notre point de vue, la dynamique macroéconomique et ses conséquences au niveau de la politique monétaire paraissent, comme l’analyse technique, plaider pour une appréciation plus importante de l’EUR/USD à court terme.

Vous trouverez ci-dessous les publications et événements qui devraient avoir un impact majeur sur l’évolution du cours des devises.

JOURHEUREPAYSINDICATEURA QUOI S'ATTENDRE ?
01/0716:00Indice PMI manufacturier (ISM)Une confirmation de ralentissement (attendu à 51) renforcerait la possibilité de baisse des taux de la Fed
02/0706:30Décision de politique monétaireBaisse de 25 pdb du taux directeur, à 1%. L’Australie sert souvent de bon baromètre de l’évolution de la politique monétaire mondiale
03/0714:15Enquête ADP sur l’emploi privéConsensus à 140 000 mais, du fait d’une corrélation faible avec l’enquête NFP, son impact sur le forex est faible.
05/0714:30Non-farm payroll (NFP)Les économistes anticipent un rebond à 165 000 créations d’emploi en juin dans le secteur privé. Toutefois, la tendance à long terme (sur six mois) est négative et devrait inciter la Fed à baisser ses taux.

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