L’indécision domine le marché EURODOLLAR

Le point macro

L’emploi américain n’a pas permis de donner une direction claire à l’EUR/USD. Le rapport communiqué par le ministère du Travail américain a laissé libre court aux interprétations. Du côté des aspects positifs, le taux de chômage s’est effondré à un point bas depuis 50 ans. Du côté négatif, les créations d’emplois sont en ralentissement et les évolutions de salaires décevantes. Même si l’emploi américain a temporairement atténué les craintes concernant l’économie américaine, les nombreux mauvais indicateurs publiés tout au long de la semaine dernière (enquête ADP sur l’emploi privé, mauvaise dynamique de l’emploi dans le secteur des services et effondrement du secteur manufacturier) accentuent la pression sur la Fed pour qu’elle baisse plus rapidement que prévu ses taux. Au moment où nous écrivons, les cambistes tablent à hauteur de 75% sur une baisse des taux dès ce mois-ci alors qu’il y a quelques semaines de cela, le consensus anticipait une nouvelle action en ce sens seulement en décembre. Il faut se méfier des attentes du marché, mais la certitude que nous avons après la myriade de chiffres américains des dernières séances est que le ralentissement au troisième trimestre est probablement plus marqué que beaucoup ne l’envisageaient, en lien avec les craintes de récession et les conséquences de la guerre commerciale.

Ces inquiétudes n’ont d’ailleurs pas échappé au président américain Donald Trump qui s’est empressé de rassurer les marchés en indiquant via son medium favori Twitter son optimisme à propos du déroulement des négociations commerciales entre la Chine et les Etats-Unis qui vont débuter à partir du 10 octobre prochain. Le timing de l’annonce était parfait puisqu’elle est intervenue moins de dix minutes après la publication d’un désastreux indice ISM Non-Manufacturier, ce qui a permis de limiter l’aversion au risque sur le marché des changes. Le président Trump est certainement le premier locataire de la Maison Blanche à surveiller d’aussi près les statistiques américaines et la réaction des places financières mondiales !

Face aux autres monnaies majeures, l’euro a continué de perdre du terrain face au yen (-0,5% sur la semaine écoulée) mais a fortement rebondi face au franc suisse (+0,8%) et face au dollar canadien (+0,9%). En revanche, l’euro a fini la semaine stable face à la livre sterling.

Nous soupçonnons que la progression de l’euro face au franc suisse traduit de nouvelles interventions sur les changes de la part de la Banque Nationale Suisse (BNS), mais dans des proportions très limitées par rapport aux montants engagés en août dernier. La BNS est sur une stratégie de pilotage fin tant que la paire EUR/CHF reste dans la borne des 1,09-1,10.

Nous maintenons également notre vision haussière pour la paire EUR/GBP. La dernière proposition d’accord présentée par Londres aux capitales européennes a reçu un accueil très mitigé. Si un accord n’est pas signé entre Londres et Bruxelles puis validé par le Parlement britannique avant le 19 octobre prochain, le gouvernement de Boris Johnson sera contraint de demander un nouveau report de la date de sortie qui est initialement fixée au 31 octobre 2019. Le risque de Brexit par accident reste toujours présent. On note que les traders institutionnels sont très massivement baissiers sur la livre sterling, ce qui indique qu’ils n’anticipent pas une résolution politique rapide du Brexit. Même si le consensus peut parfois se tromper, sur la question de la direction de la livre sterling, il nous parait clair qu’une baisse prolongée face à l’euro est le scénario le plus réaliste.

Le point technique

L’EUR/USD devrait conserver son range des dernières semaines (1,09-1,1150) encore pendant plusieurs séances. Le marché est indécis, ce qui explique que les tentatives d’incursion sous les 1,09 ont toutes été un échec et que la paire a été incapable de s’échapper durablement au-dessus des 1,10. Nous considérons que le biais reste toutefois baissier à long terme, avec un nouveau support majeur à 1,0880 qui correspond au point bas atteint le 1er octobre.

Les supports et résistances affichés ci-dessous indiquent respectivement les points bas et hauts au sein desquels les cours devraient évoluer dans le courant de la semaine.

 SUPPORTSHEBDORÉSISTANCES HEBDO
S2S1R1R2
EUR/USD1,08361,08801,10101,1078
EUR/GBP 0,87660,88320,89360,8973
EUR/CHF 1,07691,08071,90711,1071
EUR/CAD 1,43631,44241,46961,4862
EUR/JPY 115,42116,77118,77119,45

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Les annonces à suivre

Enfin, cette semaine débuteront, comme nous l’avons indiqué plus haut, les négociations commerciales entre la Chine et les Etats-Unis à Washington. Le round de négociations est prévu à partir du 10 octobre. Aucun observateur ne croit que de réelles avancées soient possibles, mais les récents mauvais chiffres américains pourraient inciter le président Trump à être plus conciliant avec son partenaire chinois.

Le PIB britannique sera certainement le chiffre le plus important de la semaine. Au T2, l’économie britannique s’est contractée de 0,2%. Si le même phénomène se produit encore au T3, le Royaume-Uni entrerait officiellement en récession technique, ce qui serait un cinglant échec pour les partisans du Brexit qui ont souligné que la sortie est la meilleure solution économique. Le scénario de la récession technique n’est toutefois pas certain. Comme T1, l’activité économique pourrait être stimulée par un bond des stocks des entreprises en prévision de la date de sortie de l’UE.

Vous trouverez ci-dessous les publications et événements qui devraient avoir un impact majeur sur l’évolution du cours des devises.

JOURHEUREPAYSINDICATEURA QUOI S'ATTENDRE ?
09/1020:00Publication du compte-rendu de la dernière réunion de la Fed.Le compte-rendu devrait confirmer que la Fed se tient prête à abaisser de nouveau ses taux, au moins une fois d’ici la fin de l’année.
10/1010:30PIB trimestrielAprès la contraction de 0,2% au T2, l’enjeu est de savoir si le Royaume-Uni va parvenir à éviter l’entrée en récession technique au T3.

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