Semaine de rentrée

Le point macro

Lorsque nous nous étions quittés il y a un mois de cela, les craintes concernant le variant Delta se renforçaient mais le rétablissement économique continuait à la fois aux Etats-Unis et en zone euro. En toile de fond, de plus en plus de questions surgissaient concernant la hausse observée de l’inflation en lien avec la progression du coût des biens intermédiaires.

Finalement, les craintes concernant le variant Delta étaient certainement exagérées. Même si on observe en France un tassement du nombre de rendez-vous pris sur Doctolib pour une première dose de vaccin, la couverture vaccinale est élevée dans le pays. En date du 26 août, 59,7% de la population a reçu les deux doses du vaccin et 73,9% a reçu au moins une première dose. On est encore loin du seuil d’immunité collective, qui est fixé entre 70% et 75% de la population selon les études. Toutefois, on peut exclure un confinement national à la rentrée étant donné les progrès enregistrés sur le terrain de la vaccination. En outre, la présence du variant Delta ne semble pas nuire à l’activité économique. Les indicateurs à haute fréquence portant sur la mobilité et qui sont fournis par Google indiquent que l’activité dans le pays est quasiment revenue à son niveau d’avant-pandémie. Pour être précis, le nombre de visites dans les magasins est seulement inférieur de 3% par rapport à février 2020.
Le rétablissement économique se poursuit mais avec des différences des deux côtés de l’Atlantique. Les Etats-Unis étant en avance dans le cycle par rapport à la zone euro, c’est donc sans surprise que les derniers indicateurs américains soulignent un léger ralentissement de la dynamique de reprise. Le PIB au deuxième trimestre est ressorti un peu inférieur au consensus, à 6,6%. C’est toutefois une performance impressionnante. En outre, le marché de l’emploi montre quelques signes d’essoufflement si on se réfère aux revendications hebdomadaires au chômage. Lors de la semaine se terminant le 22 août, elles ont légèrement augmenté à 353 000 (+4000 en une semaine). Cela ne va toutefois pas empêcher la banque centrale américaine (Fed) d’entamer une normalisation très graduelle de sa politique monétaire dans les mois à venir, en enclenchant son processus de diminution des achats d’actifs (aussi appelé tapering).

Du côté de la zone euro, l’optimisme domine, y compris au sein de la Banque Centrale Européenne (BCE). La publication la semaine dernière du compte-rendu de la réunion du Conseil des Gouverneurs des 21 et 22 juillet ne laisse aucun doute à ce propos. La BCE devrait réviser à la hausse ses perspectives de croissance lors de sa réunion de début septembre. En revanche, aucun changement de la politique monétaire n’est prévu à court terme par le consensus des économistes.

Enfin, la dernière thématique en cette rentrée est l’inflation. Les banques centrales des pays développés continuent d’affirmer que la hausse de l’inflation est temporaire. Entre temps, de plus en plus de banques centrales des pays émergents (par exemple, la banque centrale de Corée du Sud la semaine dernière) augmentent leurs taux pour lutter contre les pressions inflationnistes. Aux Etats-Unis, l’inflation atteint un niveau qu’elle n’avait pas connu depuis 1983. L’indice PCE core, qui est très suivi par la Fed, a atteint 6.1% au deuxième trimestre. A défaut d’engendrer un changement de politique monétaire de la Fed et de la BCE, on voit que la hausse du coût des biens intermédiaires commence à poser de sérieux problèmes au niveau de la chaine de transformation. Bien souvent, ce sont les sous-traitants qui sont contraints d’absorber cette hausse des prix en rognant sur leurs marges (dans le secteur automobile, par exemple). Mais si l’inflation se maintenait durablement à des niveaux élevés, la hausse des prix pourrait aussi être répercutée sur les consommateurs. Ce n’est pas encore le cas, mais c’est un sujet à suivre.

Le point technique

Sur le marché des changes, le Symposium de Jackson Hole, au cours duquel se sont exprimés tous les membres importants de la Fed, a provoqué un peu de volatilité. Mais il n’a pas entrainé de changement de direction sur les principales paires du marché des changes. Le dollar américain devrait être le grand vainqueur du tapering dans les mois à venir. Pour la paire EUR/USD, cela devrait se matérialiser par une baisse en direction de la zone de support des 1,1602 (c’est le principal niveau technique pris en compte par le marché). On note aussi que dans les salles de marché des brokers et des grandes banques, on évoque de plus en plus un objectif à moyen terme pour l’EUR/USD à 1,15.

Les supports et résistances affichés ci-dessous indiquent respectivement les points bas et hauts au sein desquels les cours devraient évoluer dans le courant de la semaine.

 SUPPORTSHEBDORÉSISTANCES HEBDO
S2S1R1R2
EUR/USD1,15841,16021,18601,1999
EUR/GBP 0,84010,84470,86250,8664
EUR/CHF 1,06001,06201,08041,0880
EUR/CAD 1,45371,46001,51601,5218
EUR/JPY 127,02127,73131,00131,89

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Les annonces à suivre

Cette semaine, l’inflation et l’emploi seront au cœur des préoccupations sur le marché des changes. Les indicateurs de confiance et d’activité aux Etats-Unis devraient confirmer que les pressions inflationnistes sont bien présentes et se renforcent sur certains segments de marché. Du côté du marché du travail, l’emploi américain est attendu vendredi à 14h30. Le consensus table sur un nombre de nouveaux postes créés en août légèrement sous 800 000 – ce qui est inférieur aux niveaux atteints en juin et en juillet (proche de 900 000). Toutefois, cela ne remet pas en cause la stratégie de tapering de la Fed.

Vous trouverez ci-dessous les publications et événements qui devraient avoir un impact majeur sur l’évolution du cours des devises.

JOURHEUREPAYSINDICATEURA QUOI S'ATTENDRE ?
31/0811:00IPC (Août)Hausse attendue à 2,5% sur un an contre 2,2% précédemment.
16:00Confiance du consommateur du Conference Board (Août)Nouveau recul attendu à 124, probablement en raison des craintes inflationnistes.
01/0914:15Rapport sur l’emploi ADP (Août)Le marché de l’emploi reste dynamique avec 575 000 nouvelles créations de postes prévues par le consensus.
16:00Indice ISM manufacturier (Août)Quasiment stable à 59,2 (en phase d’expansion).
03/0914:30Emploi américain (Août)Fortes créations d’emplois attendues à 725 000 et baisse du taux de chômage à 5,2% de la population active.
16:00Indice ISM non manufacturier (Août)Léger tassement à 63,0 contre 64,1 précédemment.

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