Tout va bien…mais pas partout

Le point macro

Dans l’ensemble, l’horizon économique est dégagé. L’activité repart un peu partout dans les pays développés, ce qui va se traduire par une accélération attendue de la croissance au troisième et au quatrième trimestres à la fois aux Etats-Unis et en zone euro. A en croire les dernières prévisions économiques de la Banque Centrale Européenne (BCE), dévoilées il y a quelques jours de cela, le PIB dans l’Union monétaire devrait croître de 4,7% cette année et l’inflation, même si elle est attendue un peu en hausse, devrait rester très loin de la zone à risque définie par les économistes autour de 2,5%-3,0%. Aux Etats-Unis, les signes positifs de reprise s’accumulent. Le rééquilibrage express du marché du travail se poursuit. Selon les statistiques publiées la semaine dernière, l’économie américaine a connu un nombre record d’ouverture de postes en avril, à hauteur de 9,3 millions. A titre de comparaison, c’est peu ou prou le nombre total de chômeurs. S’ajoute à cela une dynamique très encourageante concernant la vaccination, même si le risque d’une reprise de la pandémie à la rentrée de septembre ne peut pas être complètement écartée (scénario évoqué par certains épidémiologistes en se basant sur la propagation du variant indien).
Tout n’est toutefois pas parfait. Même si la vague de faillite d’entreprises tant redoutée du fait de la pandémie n’a pas eu lieu et ne devrait vraisemblablement pas avoir lieu, des poches de fragilité subsistent. En France, les entreprises ont toutes repris leur activité avec un très fort endettement et des fonds propres faibles. Dans les prochaines années, leur priorité va reposer sur le remboursement de la dette au détriment de l’investissement, ce qui va induire une possible perte de compétitivité de l’économie française. Par ailleurs, beaucoup d’entreprises doivent également faire face à la transformation accélérée de la demande (dans le secteur de la construction en particulier mais pas uniquement) et à un renchérissement des coûts d’approvisionnement (qui va impacter négativement les marges ou être répercuté sur les consommateurs). Hors pays développés, la situation est même explosive. Les risques sont myriades : flambée du prix des denrées alimentaires, menaces sur les taux américains pour les pays endettés en dollar, hausse de la pauvreté, difficultés d’accès aux vaccins et risques de déstabilisation politique. Il s’agit d’un cocktail explosif qui pourrait se traduire par une volatilité plus conséquente des devises émergentes et une baisse marquée de ces dernières face aux devises majeures (Euro et Dollar) à l’avenir.

Le point technique

La situation est bien différente pour les paires majeures du FX (ex : EUR/USD, EUR/GBP, EUR/CHF etc…). La volatilité sur ces paires demeure dramatiquement basse. La semaine passée, le cross EUR/USD est resté calé entre les 1,21 et les 1,22 nonobstant la réunion de la BCE qui est pourtant habituellement considérée comme un évènement prompt à faire beaucoup bouger le marché. Nous restons fondamentalement dans la même configuration attentiste que les semaines précédentes, avec des mouvements limités sur les taux de change des principales monnaies. Autre exemple : la paire EUR/GBP a évolué dans une borne d’à peine 70 points sur les cinq dernières séances. La volatilité implicite sur les trois prochains mois est également basse, ce qui signifie que le marché ne s’attend pas à des remous cet été.

Les supports et résistances affichés ci-dessous indiquent respectivement les points bas et hauts au sein desquels les cours devraient évoluer dans le courant de la semaine.

 SUPPORTSHEBDORÉSISTANCES HEBDO
S2S1R1R2
EUR/USD1,18741,20241,22461,2325
EUR/GBP 0,84400,8500,86370,8682
EUR/CHF 1,07751,08221,10271,1095
EUR/CAD 1,44901,46021,48251,4937
EUR/JPY 131,53132,52134,49135,48

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Les annonces à suivre

Maintenant que la BCE est derrière nous, l’attention des cambistes va désormais se porter sur la Réserve Fédérale américaine qui se réunit pour deux jours (mardi et mercredi). Il s’agit d’une réunion largement attendue par le marché car elle donnera le ton de la politique monétaire américaine pour les mois à venir. Sauf surprise de dernière minute, les taux et les différents programmes de soutien à l’économie qui ont été mis en place ou renforcés dans la foulée de la pandémie (en particulier les programmes de rachats d’actifs) devraient rester en l’état. Plusieurs membres de la Réserve Fédérale mais également le secrétaire au Trésor américain se sont évertués au cours des dernières semaines à faire passer le message que la politique monétaire est adaptée, en dépit des tensions inflationnistes « transitoires » observées au cours des deux derniers mois (et qui se sont matérialisées par exemple dans le chiffre de l’inflation au mois de mai publié la semaine passée). Le marché des changes a semble-t-il parfaitement intégré le message. Par conséquent, la réunion de la banque centrale devrait être un évènement à faible volatilité pour les paires en USD, notamment l’EUR/USD. Les cambistes ont bien compris que le vrai rendez-vous pour connaître d’éventuels ajustements au niveau des taux ou des programmes de soutien n’aura lieu que fin août, à l’occasion du traditionnel Symposium de Jackson Hole. Cet évènement majeur constitue souvent une opportunité pour les banquiers centraux de faire passer des messages importants concernant une évolution de la politique monétaire. S’ouvre devant nous une fenêtre de quasiment trois mois pendant laquelle il ne faut rien attendre des banques centrales des deux côtés de l’Atlantique.

Vous trouverez ci-dessous les publications et événements qui devraient avoir un impact majeur sur l’évolution du cours des devises.

JOURHEUREPAYSINDICATEURA QUOI S'ATTENDRE ?
16/0608:00IPC (Mai)Précédent à 1,5% sur un an.
14:30IPC core (Mai)Précédent à 0,5% par rapport au mois d’avril.
20:00Réunion de la banque centralePolitique monétaire inchangée.
17/0611:00IPC (Mai)Le consensus table sur un chiffre à 1,6% sur un an contre 2% précédemment.
14:30Indice manufacturier de la Fed de Philadelphie (Juin)Hausse prévue à 43,0 contre 31,5 au mois de mai.

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